(Je rappelle que j'utilise le féminin générique pour parler des professions de santé, dont la composition est majoritairement féminine).
J'ai fait une expérience intéressante ces derniers jours. J'ai regardé une série de conférences données au cours d'un congrès de gynécologie (Infogyn 2022) sur le thème suivant :
Je rappelle que je me suis toujours senti très concerné par la brutalité et le sexisme du corps médical français, pour les avoir moi-même observées et subies. J'ai abordé le sujet dans plusieurs romans - Les Trois Médecins (2004), Le Choeur des femmes (2009), L'Ecole des soignantes (2020) - et deux essais, Le patient et le médecin (2014) et Les Brutes en blanc (2016), dans lesquels je décrivais très précisément les violences gynécologiques et obstétricales et le sexisme du monde médical français.
Indépendamment du système de santé lui-même (qui présente plus de problèmes que je ne peux en énumérer ici), la question de la formation médicale est évidemment cruciale pour la délivrance des soins. Former des professionnelles de santé, c'est former des personnes dont le rôle principal est de soigner et dont l'obligation éthique est non seulement de ne pas nuire aux personnes, mais de les respecter.
Les conférences intitulées "Le Viol en gynécologie obstétrique : réalité ou confusion ?" m'intéressaient donc beaucoup.
Il y en avait cinq, qui sont toutes publiées sur le site du congrès. Je vais les commenter l'une après l'autre.
La seconde a été commentée sur cette page.
Voici la première :
"Les franchissements de ligne jaune en obstétrique".
Pour voir l'intégralité de la vidéo et des autres interventions sur le même sujet, cliquez ici.
(NB : Je précise que ce lien m'a été aimablement communiqué par plusieurs professionnelles ayant accès au site InfoGyn 2022, je ne l'ai ni "volé", ni "piraté".)
Les... franchissements de ligne jaune... ? Déjà, le titre laisse rêveur. Et ce qui laisse encore plus rêveur, c'est que le public de la conférence ne saura pas ce que ça veut dire. Vous, si, parce que j'ai regardé attentivement la vidéo, à la seconde près.
Vous allez comprendre.
La conférence de la Dre Amina Yamgnane est, de toutes celles du lot, la plus documentée. Elle comporte beaucoup de diapositives portant beaucoup d'informations. Beaucoup plus que les trois autres. Mais la conférencière ne les rend pas accessibles pour autant.
La Dre Y. la commence en disant qu’elle ne "savait pas par quel bout prendre cette « question »", ce qui suggère qu’on lui a imposé le thème – et le titre. Elle remercie "Israël" (Nisand) de l'avoir poussée à "travailler" (ce qui suggère qu'elle ne l'aurait pas fait autrement ?) Et elle poursuit en affichant une diapo dont la première phrase est « Stopper le gynéco-bashing ».
(NB : Toutes les citations en gras sont transcrites verbatim.)
On verra que c'est le but de toutes les conférences du congrès.
A noter que le terme ne sera jamais explicité : qu'est-ce que le gynéco-bashing ? Qui le pratique ? Quelles sont les raisons de cette attitude ? Ces questions légitimes ne seront jamais abordées.
Pourquoi stopper le gynéco-bashing ? En raison, dit la Dre Y., du "réel engouement (des femmes) pour les accouchements hors établissements de santé".
Autrement dit : il n'est pas souhaitable que les femmes aient "une mauvaise image des gynécologues", car... ça les pousse à accoucher en dehors de l'hôpital !!! (On se demande pourquoi.)
Elle précise en effet que l'accouchement à domicile ne peut pas se généraliser dans une France qui n’en a "pas la capacité", car les « ressources humaines » (les GO ? les SF ?) ne sont pas au RDV, et n’en ont ni l’envie, ni l’expertise ni la compétence" !!!!
Si, si, vous avez bien lu !
Elle confie d'ailleurs :
« (Si) ma voisine de palier accouche, j'me sens extrêmement mal. J'commence à me liquéfier. Alors que si je fais le même accouchement à l'hôpital j'ai aucune idée de me liquéfier. »
Et là, je sursaute. Une obstétricienne chevronnée comme l'est certainement la Dre Y. ne saurait donc pas comment aider une femme à accoucher chez elle ?
Je sais que l'accouchement est un processus physiologique que les femmes ont accompli seules ou ensemble pendant (au bas mot) cinq cent mille ans avant que les médecins ne s'en mêlent, mais tout de même, après douze ans d'études dont quatre de spécialité, elle devrait savoir ça, non ?
Je me souviens parfaitement qu'au cours des années 80 (j'étais installé à la campagne depuis un an ou deux) j'étais abonné à plusieurs revues intitulées "La Pratique Médicale". L'une était "La PM - Médecine Générale". Dans cette dernière parut un article signé Yves Malinas. Il était professeur de G-O à la faculté de médecine de Grenoble. L'article était, ni plus ni moins destiné à décrire aux MG l'art et la manière de se comporter si l'une de leurs patientes accouchait à domicile.
C'était un article pratique, très clair, bien écrit, rassurant, déculpabilisant, et tout à fait utile. Quand (c'était mon cas) on ne se trouvait pas couramment devant une femme en train d'accoucher, ça disait exactement quoi faire pour "D'abord ne pas nuire" à la femme et, dans l'immense majorité des cas, s'assurer que tout se passait bien pour elle et son nouveau-né.
Malinas reçut beaucoup de critiques de ses confrères spécialistes pour cet article. Il répondit dans la revue (je cite de mémoire) : "Je ne suis pas sûr qu'il soit souhaitable que les femmes accouchent à domicile, mais je vis à Grenoble, je sais que les femmes qui vivent loin de la ville ne peuvent pas toujours venir accoucher à la maternité, et je souhaite que mes confrères MG soient en mesure de les aider à accoucher le cas échéant."
Des paroles de bon sens, donc. Et il les écrivait au début des années 80...
On comprendra alors que le commentaire de la Dre Yamgnane m'ait un peu laissé songeur quant à la compétence des GO d'aujourd'hui... Et quant elle se plaint du "manque de formation", elle oublie que les sages-femmes, elles, ne trouvent pas du tout scandaleux d'accoucher des femmes à domicile. Rappelons la majorité des accouchements se déroulent spontanément (depuis 500 000 ans...) et qu'en 2021, 34% des 23 400 sages-femmes avaient une pratique libérale (de ville) ou mixte... Si elles ne pratiquent pas toutes des accouchements à domicile, c'est en raison des primes d'assurance exorbitantes, et non parce qu'elles ne sont pas "bien formées".
Mais poursuivons.
****
Pour la Dre Y. , le gynéco bashing est donc néfaste d'abord parce qu'il « décourage » les professionnels (on les plaint, les pauvres...) ; ensuite parce qu'il pousse les femmes hors de l'hôpital et les dissuade de consulter. Mais elle ne s'interroge à aucun moment dans sa conférence sur les causes de ce mouvement, ni sur ce que les femmes ont à reprocher aux GO...
Et la voilà qui embraie sur une enquête du Lancet (revue britannique) du 14 sept 2002, qui décrit les violences gynéco-obstétricales (VGO) envers les femmes dans les institutions de santé au RU et aux USA.
Commentaire de la Dre Y. : "En 2002, ça sort : les femmes font l’objet de violences récurrentes de 4 types : négligences, abus verbal, abus physique, abus sexuel. "
La Dre Yamgnane a l’air toute surprise de voir que le Lancet parlait déjà du problème il y a 20 ans !!! Elle ne semble pas se rendre compte de ce que ça signifie : clairement, les GO français ne lisaient pas la presse scientifique anglo-saxonne au début des années 2000 et ils ont mis 20 ans à reconnaître l'existence des VGO (ou à accepter l’idée que c’est peut-être pas spécifique aux Anglo-Saxons...)
Elle assène de nouveau (c'est dans l'article) que les VGO dissuadent de recourir aux médecins et en conclut que « La plupart des agents de santé font de leur mieux, et il faut s’attaquer au problème pour soutenir les professionnels qui font bien leur boulot... C’est pour ça qu’on est ici".
Sous-entendu : faut lutter contre le gynéco bashing pour aider les "bons" GO à travailler. Mais pas pour dénoncer ceux qui commettent des VGO, et pas pour que les femmes soient mieux traitées... (Le sort, le vécu, la perception et les désirs légitimes des femmes seront à peine évoquées dans sa conférence, tout comme dans celle des trois autres intervenantes.)
Elle remarque ensuite que pendant les années qui suivent, il ne se passe rien (autrement dit, aucun autre travail de recherche n'est conduit) "dans l'hémisphère nord", en oubliant de préciser : "pas même en France". Mais cite tout de même une autre étude, plus récente, conduite dans six pays européens (mais pas la France...) et dont les résultats sont impressionnants : 20 % des femmes interrogées disent avoir fait l'objet d'abus au cours des soins...
Elle embraye ensuite sur ce qui est, en principe, le sujet de la séance : le viol et les abus sexuels. Et là aussi, dit-elle, "je cherche, je cherche" Et que trouve-t-elle ? Que depuis 1994 au moins on parle déjà des relations sexuelles entre médecins et patient(e)s au Canada.
Je dis bien au Canada, et non au Québec, comme elle le déclare de manière erronée, car l'article (consultable ici, lisez le résumé en français, c'est intéressant) est paru dans la revue de l'association des médecins du Canada et c'est une enquête canadienne, menée sur tout le territoire du pays. Elle aura mal lu, sans doute...
Si la Dre Y. avait consulté la bibliographie de l'article en question, elle aurait constaté que ce n'était pas le premier du genre, puisqu'elle comporte une quinzaine de références, lesquelles datent pour la plupart de la décennie précédente. Le problème n'est donc pas "sorti" seulement en 1994... On en parlait déjà bien avant...
"Au Canada comme aux Etats-Unis comme en Europe, L'activité sexuelle avec une patiente c'est pas un franchissement de ligne jaune mais de ligne rouge. C'est formellement interdit."
On est heureux de le lui entendre dire...
Malheureusement, elle traduit de manière très approximative les termes utilisés dans le texte :
Sexual impropriety par "inconvenance" (alors que la définition donnée par l'article est : "comportement ou allusion ayant un caractère sexuel ou traduisant un manque de respect pour l'intimité de la patiente"),
Sexual transgression par "faute" (alors que l'article dit : "tout contact inapproprié de nature sexuelle, viol non inclus") et
Sexual violation par "infraction" (alors que l'article dit : "rapports sexuels entre un médecin et une patiente" - donc, y compris le viol - ce qu'on peut déduire facilement du mot violation. Dans le monde anglo-saxon, un rapport sexuel entre un médecin et une patiente est TOUJOURS un abus de pouvoir... donc possiblement un viol. Mais vous savez combien ces gens-là sont puritains, alors que nous, en France...)
C'est très clair, mais bon, "inconvenance, faute et infraction", c'est tellement plus élégant...
Elle fait par ailleurs des commentaires intéressants :
« Donc on voit bien que c’est pas un truc qui est rare, en fait. On n’en parle pas, mais c’est pas rare. » (sic !!!!)
Et, commentant la dernière ligne de la deuxième diapositive (au sujet des sanctions envers les médecins "en infraction") :
« Bizarrement, les GO femmes sont tenantes des sanctions les plus lourdes. »
Effectivement, c'est incompréhensible...
Elle est de nouveau un tantinet négligente dans sa traduction et dans le contenu de sa diapo suivante (ci-dessous)
"J’ai écrit "pédophilie", mais il faut lire « sur patient mineur »" (!!!!)
et vous aurez du mal à chercher la référence de l'article, car il n'existe aucune revue intitulée "Stagiaire J Gen Med".
Mais Google Scholar est fait pour ça, j'ai trouvé dans le très officiel Journal of General Internal Medicine
(ici, "internal medicine" signifie "médecine interne", la spécialité du Dr House ; et non "stagiaire en médecine"...)
un article : '("Time to end physician sexual abuse of patients" -- "Il est temps de mettre fin aux abus sexuels infligés aux patients par les médecins")
mentionnant l'enquête citée sur la diapositive, publiée originellement dans la revue Sexual Abuse.
La Dre Y. commente ensuite sans rire : "Ce qu'on retrouve dans toutes ces agressions, c'est que l'agresseur a été pris de pulsion sexuelle. On peut donc tabler sur la psychopathologie de certains d'entre nous."
Oui, vous avez bien lu. La Dre Y. pense que certaines de ses collègues sont des psychopathes.
*****
Après avoir mentionné d'autres travaux, elle déclare en commentaire de la diapo qui suit : "Et donc on voit bien que la question de l'agression -- enfin, vécue comme violence par les patientes, ça laisse surtout beaucoup de séquelles psychologiques."
De l'art d'enfoncer des portes ouvertes... Ou bien veut-elle dire que comme c'est surtout psychologique, c'est "moins grave" ? On ne le saura pas.
Puis elle affiche la diapo suivante :
et déclare :
"On vit un vrai décalage horaire, je l'ai appelé comme ça, parce que depuis le début des années 2000, sous l'impulsion de l'OMS il a été demandé aux pays de légiférer et de statuer sur les droits des patients et que... euh... que dit la loi française ? Tout à l'heure il y aura un topo sur le sujet alors je ferme rapidement la parenthèse... "
(Elle la ferme à tort, cette parenthèse car, on le verra, le topo en question ne dira nullement ce que contient la loi française à ce sujet...)
(...) "mais je soulignerai deux points : nous devons respecter les recommandations de bonne pratique clinique et les femmes doivent notif... enfin ça doit être notifiable quelque part... (????) qu'elles consentent à un soin pour qu'on puisse le pratiquer. Et que "pas de consentement" ça veut donc dire "pas de soin"."
Or, ça ne veut pas du tout dire ça : la loi dit : "le consentement doit être obtenu pour tous les gestes". Or tous les gestes ne sont pas des soins, et quand une personne refuse un geste ou une procédure - mettons : une échographie vaginale ou un examen gynécologique, ça ne veut nullement dire qu'elle ne veut pas être soignée !!!!
Peut-être que, trop prise par la lecture de sa bibliographie en anglais, la Dre Y. n'a pas bien saisi la nuance...
Elle laisse ensuite échapper cette déclaration stu-pé-fiante :
"Je sais pas vous, mais en tout cas moi, j'ai mis du temps entre le moment où la loi [Kouchner sur les droits des patients, qui date de 2002] est sortie, et le moment où je me suis vraiment exécutée à être dans cette... exigence, il s'est écoulé sans doute une décennie. Fastoche. (sic !!!) La loi est sortie en 2002, moi j'ai commencé à me remuer sur le sujet au bout de dix ans, peut-être 2013 ou 2015."
Autrement dit : cette loi que tous les médecins auraient dû connaître et appliquer dès sa publication au journal officiel, la Dre Y. l'a négligée jusqu'à une période toute récente.
C'est regrettable. Les dispositions de la loi sont inscrites dans le Code de déontologie médicale français. La Dre Y., et toutes les personnes qui ont "omis" de l'appliquer, aurait dû le savoir. Ou alors, elles ne savent pas lire.
Beaucoup de citoyennes, en revanche, le savent, en particulier grâce à des livres comme celui-ci, paru en 2007 et co-écrit par Salomé Viviana, juriste, et par votre serviteur.
(Il n'est plus disponible, mais je vous en envoie gracieusement le PDF si vous me le demandez par courriel.)
La Dre Y. voulait peut-être en dire plus, mais au moment précis où elle laisse échapper cette admission de désinvolture, le président de séance (l'ubiquitaire Israël Nisand) lui fait signe de conclure.
Comme la Dr Y. a rédigé beaucoup de diapositives, elle ne conclut pas tout de suite, mais elle va passer les diapos suivantes très vite, à raison d'une par seconde ou presque dans les minutes qui suivent, au point qu'elles sont invisibles si on ne prend pas la peine de faire pause sur la vidéo. J'ai pris la peine de les recopier pour vous.
Et en particulier celle-ci (je vous laisse apprécier la dernière phrase...) :
Commentaire de la conférencière : "En obstétrique nous avons une obligation d'être performants parce que la population est jeune, parce qu'elle est connectée et que ce sont des femmes qui sont particulièrement informées."
Sous entendu : si notre "population" était plus âgée et moins bien informée, on n'aurait pas autant de soucis.
Ce sera d'ailleurs un leitmotiv dans toutes les conférences :"Tout ça, c'est la faute aux réseaux sociaux et au fait que les femmes sont de plus en plus exigeantes."
Parmi les autres diapos invisibles, voici "Les lignes jaunes en obstétrique... " lesquelles étaient censées être le cœur de son propos... mais qu'elle n'aura donc pas détaillées (et que l'auditoire n'a pas entendues ni vues).
Vous avez bien lu : le consentement est obligatoire ; le jeûne est prohibé pendant le travail ; les manoeuvres d'expression (dont Israël Nisand niait l'existence il n'y a pas si longtemps) le sont également, et l'anesthésie générale est de règle...
On regrette de ne pas savoir ce que la Dre Y. avait à dire sur la prédation sexuelle...
Elle escamote la diapo « Respecter les recommandations de pratique clinique »
Et celle sur le projet de naissance :
Pendant que tout ça défile de manière invisible, elle commente :
"Pourquoi il faut se préoccuper de ces questions.... j'termine... parce que les conséquences sont dramatiques si on s'en préoccupe pas" (pause sur la diapo ci-dessous)
(...) Les femmes peuvent avoir des vécus traumatiques de leur parcours obstétrical. (Ce qui) augmente la fréquence du stress post-traumatique et de dépression du post partum et cela entrave très durablement la relation de sa mère à son petit avec des conséquences qui sont funestes pour ces petits : 25% d'entre eux deviendront des adultes avec des troubles psychiatriques et donc on a un vrai enjeu de santé publique... "
Ah ! Alors, c'est ça qui est grave : les conséquences sur les "petits", pas le vécu des femmes et la manière dont on les traite !!! On comprend mieux que les femmes soient très peu mentionnées comme sujet dans cette conférence, tout comme dans les suivantes. Elles ont beaucoup moins d'importance que leurs "petits"...
Elle poursuit par une courbe de baisse de la mortalité maternelle pour 100 000 naissances du début du 20e siècle au début du 21e, en disant "On adore cette courbe" (traduire : pasque ça veut dire qu'on est indispensables, nous les obstétriciens).
Elle escamote la diapo ci-dessous, dont on ne connaîtra pas le sens pour elle :
Elle escamote aussi celles-ci qui sont également furieusement intéressantes (même si elles sont aussi furieusement ambiguës)
Elle termine avec une diapo (ci-dessous) qui n’a aucun sens, en insistant sur le fait que pour délivrer des soins bientraitants il faut 1° être formés pour ça (si, si, je vous assure), 2° avoir des structures adaptées (tout ça c'est la faute de la crise de l'hôpital), 3° que ça fasse partie de la politique de santé !!!!
Qu'est-ce qu'il y a à l'intersection des trois ? Dieu seul le sait, et encore...
La dernière diapo en dit long : Un bébé est au sein. La femme est vue de dos, elle n’a pas de visage. On ne saurait mieux signifier ce qui est important pour la conférencière : il faut que les professionnelles se "remuent" (comme elle dit) pour que surtout les femmes soient contentes que "mon bébé va bien, ça s'est bien passé somme toute", qu'elles ne portent pas plaintes, et qu'elles n'aillent pas accoucher loin des maternités.
Tout cela est particulièrement problématique car finalement, la conférence de la Dre Y. a essentiellement porté... sur la découverte du fil à couper le beurre :"Les violences GO existent (et les agressions sexuelles aussi), regardez le beau travail de bibliographie que j'ai fait".
Mais le sujet central n'a pas été traité.
À aucun moment la Dre Y. n’a rappelé que les GO ont des obligations professionnelles et éthiques (à aucun égard) - le mot "éthique" est d'ailleurs curieusement absent de sa conférence;
à aucun moment elle n’a rappelé que les GO sont là pour soigner DES FEMMES et pas seulement pour mettre des nouveaux-nés au monde ;
à aucun moment elle n'a reconnu clairement que les VOG existent en France comme partout ailleurs ;
à aucun moment elle n’a dit que qu'il incombe à la profession de travailler à résoudre le problème ;
à aucun moment elle n’a émis le moindre regret que ces problèmes n’aient pas été abordés de front depuis trente ans et aient été niés par les professionnelles françaises ;
à aucun moment elle n'exprime le moindre remords, la moindre culpabilité, la moindre honte.
Et l'on verra que pendant les trois conférences qui suivent, on ne parlera pas beaucoup non plus des violences et des viols subies par les femmes, et encore moins de la signification et des conséquences que ces violences, ces viols et cet incroyable silence exercés par des professionnelles de santé ont pour toute la population.
Marc Zaffran/MartinWinckler
(A suivre, prochain article : "Le consentement en obstétrique".)
Pour voir l'intégralité de la vidéo et des autres interventions sur le même sujet, cliquez ici.
(NB : Je répète que ce lien m'a été aimablement communiqué - indépendamment les unes des autres - par plusieurs professionnelles qui ont accès au site Infogyn 2022 ; je ne l'ai ni "volé", ni "piraté".)
Rupture anticipee de la poche des eaux ?
RépondreSupprimerAaaaah !!! Merci ! Eh bé, celui qui a composé un acronyme pareil, c'est vraiment un tordu !!!
SupprimerPeut-être quelqu'un qui est nul en anglais et ne regarde pas les films en vo ? Au vu des programmes des cinémas, les amateurs de vo sont rares en France !
SupprimerExactement la même conclusion sur les problèmes des méningiomes.
RépondreSupprimerJe n'ai vu aucun regret, aucun remords, aucune culpabilité, aucune honte.
Analyse pertinente.
RépondreSupprimerN'y-t-il pas derrière les "non dits" de la conférencière un personnage qui pèse de tout son poids sur la profession ?
Le Pr Israël NISAND ?
On peut se poser la question...
SupprimerMerci Martin de cet an analyse qui me pousse toujours plus dans mes réflexions. RAPE = Rupture Artificielle de la Poche des Eaux
RépondreSupprimerMerci Martin dans cette analyse qui m'aide à mes propres réflexion. RAPE = Rupture Artificielle de la Poche des Eaux
RépondreSupprimerMerci! RAPE c’est rupture artificielle de la poche des eaux. L’acronyme est terrible en anglais…
RépondreSupprimerMerci! RAPE c’est rupture artificielle de la poche des eaux, l’acronyme est terrible en anglais…
RépondreSupprimerBonjour la RAPE c'est la Rupture Artificielle de la Poche des Eaux je pense, c'était fréquemment pratiqué en routine pour accélérer le travail des femmes malgré une bonne dynamique et rend les contractions beaucoup plus intenses. Les récommandations actuelles sont de la pratiquer uniquement en cas de déclenchement avec indication médicale ou de stagnation de la dilatation avérée mais il y a encore de nombreux endroits où malheureusement ces RCP ne sont pas appliquées. Merci pour cet éclairage. Bien cordialement. Emilie LOUIS SF
RépondreSupprimerMerci !
SupprimerRAPE (probablement) = rupture artificielle de la poche des eaux
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