mardi 31 mars 2020

"Initiation" au début des études de médecine : comment "passer à côté" de l'autre - par Robert Montarski


"Robert Montarski" (c'est un pseudo) est étudiant en médecine en France. 

Il m'a envoyé ce texte, que je publie volontiers et qui décrit une "initiation" en faculté de médecine. 

En ces temps de coronavirus, il n'est pas inutile de rappeler que la formation des soignant.es laisse encore beaucoup à désirer. Et que faire changer le système de santé une fois la crise passée, c'est aussi faire changer l'état d'esprit de la formation. 



Voici ce qui se déroulait encore à l'automne 2019, dans une grande ville française. 

MW 

******

Parvis de la vieille fac de médecine, les voilà tous.  Tous, oui, sauf ceux qui ont déjà quitté le navire, ou ceux qui ne sont même pas montés dessus. Ils foutent un bordel pas possible. Sifflets soufflés à pleins poumons, tambours cognés comme des brutes, mégaphones qui hurlent leurs cris de guerre salaces, « pouets » de stade et cordes vocales bien chaudes, la totale. Les passants ne passent plus, parce qu’il n’y a nulle part où passer. Faut les regarder, y’a pas le choix, c’est tape à l’œil tout ce vacarme, et ça file des acouphènes. 

C’est qu’ils sont joliment vêtus, et même pas vulgaires. Hauts en couleurs et en formes étranges, certains se ressemblent, d’autres non. Des épées, des capes, des lances, des masques, de la peinture partout, et beaucoup de couleur. Et ça gueule, et ça siffle, et ça gueule encore plus fort que l’équipe d’à côté. Les touristes s’arrêtent, les prennent en photo. Même les riverains le font, tellement c’est grandiose. Chaque équipe porte son drapeau, drap volé à l’hôpital et couvert de dessins obscènes, et pousse fièrement son « char ». Huit structures roulantes et branlantes, plutôt bien fichues, sont exposées là, comme des trophées de guerre. Ces machins-là font cinq mètres de long, tout peints de haut en bas. Chaque équipe a eu moins d’une semaine pour construire tout cet arsenal, et ça en jette finalement.

C’est qu’ils leur ont bien mis les jetons, les « intégrateurs », quand ils leur ont raconté tout ce qu’ils allaient devoir produire en si peu de temps, avec des gens qu’ils ne connaissaient pas. C’était la semaine d’avant, par groupe de trente dans une micro salle d’un bar banal, qu’ils leur avaient annoncés la couleur. Les intégrateurs, eux, ils ont vécu la même chose l’année passée, alors ils savent de quoi ils parlent. Fallait être percutant, grossier à souhait, et fallait créer une belle chanson paillarde, qui rentre dans la tête de tout le monde. Gagner l’intégration médecine, voilà le but officiel. Créer des affinités, se gaver d’alcool – les deux en même temps de préférence -, décoincer ces étudiants qui ont tout sacrifié pendant trop longtemps, voilà le but officieux. Accessoirement, ça permettait aussi de se libérer du regard des autres. De toute façon y’avait pas le choix, en trimbalant tout ce bling-bling dans la rue, que d’éviter  de s’attarder sur la tête que faisaient les passants. Tous ahuris, certains se moquent et d’autres râlent. Les bêtes de foire sont encore là cette année. Il ne faut pas le dire, mais tout le monde sait que ce sont les étudiants en médecine, alors on accepte que ça hurle un peu, c’est la tradition.

Le vacarme a duré une bonne heure, maintenant place à la démonstration par équipe, voilà ce qu’annonce le grand gourou perché en haut de son mur de dix mètres. Les yeux sont rivés sur lui, et sur ses deux acolytes, fièrement postés de part et d’autre. Ils portent un chapeau étrange ces trois-là : « la Fal’ » pour les intimes, la faluche pour les puristes. Une sorte de gros béret, percé de pin’s brillants et de rubans torsadés. Aucun des « P2 », ceux d’en bas, ne sait vraiment ce que c’est, ou du moins, à quoi ça renvoie. Mais tout le monde est au courant que ce n’est pas facile d’en avoir une, que ce n’est pas donné au premier venu. Faut être un « carabin », un vrai, pour pouvoir porter ce machin. Ils comprendront, à la fin de cette semaine d’intégration, que seuls les plus extravagants d’entre eux en auront une, et que, plus il y a de pin’s, plus c’est honorifique. Tout est symbole, et ce n’est que le début. 

Chacun fait sa démonstration : un chant plus ou moins maîtrisé, plus ou moins vulgaire, que les quinze « P2 » d’une même équipe doivent chanter en chœur, au milieu du cercle formé par les autres.  « Doivent », oui, parce qu’ici on n’a pas le choix. Le regard carnassier des deux cent autres est rivé sur le groupe qui chante, et attention à ne pas les décevoir, sinon, la punition est violente. On perd des points pour l’intégration, officiellement. Mais ce qui fait peur à tous, même les plus téméraires de l’équipe, c’est ce fichu regard qui perce derrière les masques. La désapprobation, la hue collective, ça, ça fait mal. Personne n’a perdu ses instincts primitifs : il faut plaire au groupe. Pourtant ils sourient, comme des gosses, les yeux pétillant, et ne quittant pas les trois chefs d’en haut. 

C’est qu’ils en jettent ceux-là, avec leur grosse voix dans les mégaphones. Ils ont surtout l’air d’en jouir, de cette domination.

La comédie a duré deux heures, au moins, mais voilà qu’elle se termine. Sur ordre du gourou, les équipes déguerpissent une par une. Les passants repassent, on espère qu’ils n’étaient pas pressés. En fait, tout le monde s’en fout des passants, puisque ce sont les futurs médecins qui sont là, et qui font leur show. Les intégrés n’ont pas bu une goutte depuis le début. Ils sont arrivés à réaliser leur terrible spectacle sans un milligramme d’alcool dans le sang. Ça ne durera pas longtemps, puisqu’ils partent par petit groupe à un endroit différent, pour faire durer la folie encore un peu. Alcool dans des seringues, dispensé par les intégrateurs directement dans le bec des intégrés, et sur demande. Les mélanges étaient assez dosés pour que les non-habitués de l’alcool-de-quatre-heures-de-l’après-midi soient souls. Parfait pour les mini-jeux ridicules qui rythmeront la suite de l’après-midi. Toujours en public, dans un parc ou sur une place. C’est beaucoup mieux quand on les voit.

La semaine s’écoula rapidement, au même rythme, quoi que de plus en plus alcoolisée. Le rituel se poursuivait : rendez-vous au même endroit, à la même heure, du lundi au vendredi. C’était une semaine de cours, mais peu importe, la majorité de la promotion était présente. Seulement, ça s’écrémait un peu tous les jours. Les uns prétextaient la fatigue, les autres la maladie, ou le travail. En réalité, les nerfs de ceux qui quittaient le navire avaient lâchés. 

Une semaine, c’est le temps qu’il aura fallu pour créer plus de relations qu’en deux années de lycée. C’est aussi le temps qu’il aura fallu pour créer de toute pièce de nouvelles personnalités : les uns intégrés à grand coup de dévergondage, les autres humiliés.
Les plus conquis avaient maintenant la possibilité de s’élancer dans les traces des « Faluchards », pour tenter de réaliser le rêve qui les avait frappés dès le premier jour : être là-bas, en haut du mur, avec cette faluche sur le crâne, à la place d’un de ces trois types que tout le monde connaît, et craint. Pouvoir raconter fièrement aux prochains « P2 » qu’ils vont faire partie, eux aussi, de cette « grande famille », et qu’ils vont passer la meilleure année de leur vie, à coup sûr. Les faire rêver, et frissonner, avec des anecdotes que personne n’oserait raconter nulle part. 

Oui, être à cette place qu’ils n’ont jamais eue de leur vie, une place qui affirme enfin leur autorité, qui les affirme en tant qu’individu, unique. Une place qui leur donne l’illusion d’être quelqu’un d’extraordinaire, d’exister. Mais surtout, une place qui les fait appartenir à une communauté très restreinte, dans laquelle aucune trahison n’est envisageable. Une communauté inaccessible pour ceux qui ne sont pas assez fous pour boire deux pintes par le nez, tomber un litre et demi de sangria en moins de dix secondes, ou nager dans leur vomi et leurs selles. Cette communauté-là, elle donne un titre, elle fait se sentir protégé et bien vivant, alors qu’elle est sur le chemin de la mort, et de la médiocrité.

Les autres, ceux pour qui il faut du temps et de la pudeur pour nouer des liens, se sentiront anormaux. Ceux-là n’oseront pas dire qu’ils ont trouvé cette semaine dégueulasse, honteuse, humiliante, quand un intégrateur leur demandera. Ils diront qu’ils ont kiffé, avec une voix tremblante. Pourtant, quand ils croiseront d’autres personnes comme eux, ils se sentiront en confiance. Là, ils cracheront tout leur fiel. Ils rejetteront tout en bloc, avoueront leur haine pour les trois gourous, les traitant de débiles, de trous-du-cul irresponsables, de pauvres cons vaniteux. Ils tourneront toutes leurs paroles comme des attaques, et verront le mal dans chacun de leurs gestes. 

Bien ensemble, ils pourront avoir la rage au ventre, frustrés que cette semaine n’ait pas été pensée pour eux, tout comme tous les futurs évènements de l’année. Ils critiqueront cette tradition idiote, et ces comportements immoraux, en disant que leur situation est la meilleure, et que, de toute façon, les autres ne valent pas d’être médecins, puisqu’ils ne font même pas attention à leur propre santé. Ils cracheront encore et encore en oubliant que ceux qu’ils critiquent seront médecins, finalement, et autant qu’eux.

Chacun aura oublié de regarder l’autre sous un autre angle. Chacun aura raté l’essentiel de l’altérité, cet essentiel qui fait grandir et se renforcer ; changer de regard pour mieux comprendre ce qui nous entoure. Chacun aura oublié que, sur la colline d’en face, il n’y a que des gens comme nous, mais que l’on a choisi de voir comme des étrangers.

Robert Montarski

****

PS : J'invite les soignantes et étudiantes en médecine (de tous les genres) qui auraient envie de témoigner sur les "initiations", "intégrations" et autres manifestations du même genre en faculté de médecine, hier et aujourd'hui à m'écrire. Je publierai leurs contributions anonymisées sur ce blog. 
martinwinckler @ gmail.com
MW 

lundi 2 mars 2020

Quand on est étudiant.e en médecine, que faire face à la maltraitance ?

Une étudiante en médecine m'a écrit... 


"Je suis encore au début du cursus, mais le hasard et la chance ont fait que j'ai déjà eu une expérience hospitalière, en tant que patiente puis à travers une mission d'un an en service civique à l'hôpital. Et la malchance fait que j'ai déjà été témoin de comportements brutaux de la part de professionnels de santé, à mon égard ou envers d'autres patient.e.s. 

Récemment j'ai reçu un cours sur la relation de soin dans le cadre d'un enseignement de sémiologie. Une psychiatre nous a exposé différentes composantes de la clinique et de la relation aux patient.e.s auxquelles nous devrions être vigilant.e.s le moment venu. La conférence m'a semblé globalement en accord avec le peu que je connaisse des principes déontologiques et éthiques, hormis quelques réflexions de sa part (par exemple sur la "fermeté nécessaire" "pour le bien du patient", ou la justification d'être expéditif avec un patient parce que "sa tête ne nous revient pas") qui m'ont semblé un peu douteuses.
Ainsi, je suis allée la voir à la fin du cours pour une question à laquelle j'ai souvent réfléchi mais qu'elle n'avait pas abordée: Je lui ai demandé quel était le comportement à avoir si, en tant qu'étudiant.e en médecine, nous étions pris à parti (dans le cadre d'une visite avec l'équipe par exemple) ou témoin d'une situation de maltraitance vis à vis d'un.e patient.e.
  • Faut-il afficher immédiatement et ostensiblement sa désapprobation vis à vis de ce qui se passe? 
  • Faut-il attendre d'être "entre-soi", sans le/la patient.e concerné.e pour évoquer la situation? 
  • Faut-il dénoncer et nommer la personne qui a maltraité, auprès de ses supérieur.e.s, sans lui en parler avant? 
  • Se rapprocher d'autres témoins plus proches de nous hiérarchiquement (autres externes, internes, chefs de cliniques,...)  pour "faire bloc" et appuyer sa légitimité/crédibilité contre la personne en question? 
  • Faut-il manifester du soutien au/à la patient.e sur le moment, montrer qu'on est pas d'accord?
  •  Attendre d'être seule à seule avec lui/elle pour lui faire part de notre soutient et/ou conseiller la personne de se plaindre auprès du conseil de l'Ordre, ou autre? 
J'avais quelques hypothèses sur la question, mais je suis venue en candide, disant que j'en n'avais pas la moindre idée (ce qui est en partie vraie, ce n'était pas qu'une "expérimentation" pour savoir à qui on aurait à faire s'il y avait lieu de se plaindre d'une situation insupportable dans le cadre de nos stages - il se trouve que cette dame est responsable d'une cellule d'écoute pour les étudiant.e.s en médecine ayant un mal être lié aux études). 
Sa réponse, et la discussion qui s'en est suivie, m'a laissée perplexe: elle admettait les possibles maltraitances médicales et la nécessité d'agir, quelque soit notre posture ou notre "grade" dans la profession, mais n'a pas attendu plus de trente secondes avant de me parler du devoir de confraternité, impliquant: pas de remise en question des actes d'un confrère/d'une consœur, qui plus est si on est en formation. Éventuellement tenter un "je n'ai pas bien compris en quoi il était nécessaire de faire/dire ceci ou cela à votre patient.e, j'ai sûrement mal interprété ce qui s'est passé, pourriez vous m'éclairer sur mon incompréhension", l'essentiel selon elle étant d'y mettre les formes. 
Quant à la manifestation de soutien et d'empathie assumée auprès du/de la patient.e sur le caractère intolérable de la situation, ce serait, selon elle... inadmissible: "en plus d'être anti-confraternel, ça embrouillerait le patient sur sa prise en charge, il ne saurait plus à qui faire confiance, déjà qu'ils ne sont pas bien dociles de nos jours..."
Ce que j'ai noté, c'est qu'elle a bien insisté sur la "confraternité nécessaire" au sein de la profession médicale, "c'est ce qui lui permet - nous permet - de tenir debout". "Chez les avocats ce n'est pas du tout comme cela et on voit bien le résultat". 

Donc voilà. Certains de vos collègues français ont toujours autant de recul sur la question, apparemment.  

Ma question n'étant toutefois (et heureusement) pas résolue par cette conversation, elle est toujours la même: concrètement, si, externe, je suis témoin d'une situation de brutalité, de maltraitance vis à vis de patient.e.s, que devrai-je faire? Quelle est la posture la plus efficiente à adopter dans l'intérêt des patient.e.s concerné.e.s? Y'a t-il vraiment une nuance à faire/une prudence à mettre en oeuvre dans mon comportement si je suis étudiante plutôt que soignante "titulaire" ? Si oui, pourquoi ?" 


Je lui ai répondu : 

Il me semble que votre première obligation est de vous protéger de celles et ceux qui pourraient vous nuire et donc, vous empêcher d'exercer - et donc de faire du bien. 

La question de la "confraternité" disqualifie, à mon humble avis, la réponse de cette personne. Vous ne pouvez pas être à la fois "confraternelle" ET soutenir les patient.e.s maltraité.e.s. C'est ce qu'on appelle un conflit d'intérêts. L'intérêt des médecins (et le vôtre, en tant que "collègue") et celui des personnes soignées. Il est important de choisir de quel côté vous êtes AVANT TOUT. Si vous choisissez celui des personnes soignées, ça ne vous empêchera jamais d'être solidaire de vos collègues quand ils ou elles seront dans l'adversité. (Et seulement dans ce cas.) Si vous choisissez d'abord la confraternité, ça se fera TOUJOURS aux dépens des personnes soignées. Ethiquement, le choix est simple : parce que vous êtes un.e professionnel.le favorisée, vous avez l'obligation de soutenir les personnes qui sont en situation de vulnérabilité. Ce n'est pas le cas, le plus souvent, de vos collègues et de vos supérieur.e.s hiérarchiques... Mais vous verrez malheureusement qu'on vous imposera (implicitement ou explicitement) de soutenir les professionnel.le.s avant les autres... 

Tant que vous êtes dans une situation de dépendance à l'égard de vos supérieur.e.s hiérarchiques, je pense qu'il vous faut être très prudente et ne confier vos réserves ou vos colères qu'à des personnes dont vous êtes absolument sûre. La différence entre soignante titulaire et étudiante n'est pas vraiment importante si le chef de service peut vous interdire l'accès de son service. Or, malheureusement, c'est ainsi que fonctionne l'institution hospitalière encore, en 2020 : la hiérarchie est telle que si vous déplaisez (de quelque manière) aux "chefs", votre carrière est en péril (ou, au moins, votre tranquillité d'esprit). Pendant longtemps, vous aussi serez susceptible d'être maltraitée. Soyez donc très prudente. 

Même s'il ne vous est pas possible d'intervenir face à une situation de maltraitance, il est cependant possible pour vous de chercher si dans l'hôpital où vous êtes formée, existe une antenne du Défenseur des droits. C'est là que vous pouvez faire une déclaration, et attirer l'attention sur des comportements indéfendables, en demandant à rester anonyme.

Enfin, il est TOUJOURS possible de consigner par écrit ce que vous observez et de le "documenter" (d'en garder des traces écrites ou photographiques par exemple démontrant ce que vous avez vu). C'est très important, car il est possible que vous vous en serviez plus tard sous une forme ou une autre. Je n'ai pas procédé autrement : j'ai noté, jour après jour, ce que je vivais à l'hôpital. C'est ce qui a ensuite nourri mes livres, fictions ou essais. Et ça m'a permis de ne pas m'appuyer seulement sur ma mémoire - laquelle, vous le savez, est transformée par les émotions et le temps. 

Alors observez, notez, exprimez-vous quand vous pensez que c'est possible (sous forme interrogative, comme vous l'avez fait avec cette psychiatre, et vous avez bien vu de quel côté penchaient ses préférences). Et n'hésitez jamais à écouter et à soutenir un.e patient.e, car contrairement à ce que dit cette psy, tout soutien vaut mieux que le silence et la maltraitance. Les personnes maltraitées ont besoin de savoir que tout le monde ne les maltraitera pas. Elle ne sont pas "confuses" par rapport à ça. (Quel mépris de dire une chose pareille...) 

Et elle m'a écrit en retour :  

"Merci beaucoup, pour votre réponse et la précision de vos conseils. Je "prends note" de tout cela, pour mes futurs stages et expériences hospitalières. Je reste partagée sur l'idée de faire prévaloir mon confort (au sens, comme vous le dites, de ma tranquillité d'esprit et de la stabilité de mes perspectives d'exercice) à la défense des personnes qui pourraient être malmenées, maltraitées par mes pairs, ou par ceux.celles qui doivent m'enseigner la médecine - le soin en général. Même si je sais que l'un n'interdit pas l'autre, j'ai conscience que tous les leviers d'action ne sont pas compatibles avec cette situation de dépendance que nous vivons en tant qu'étudiant.e.s, et plus tard en tant que jeunes professionnel.le.s de santé. Votre réponse m'aide à structurer ma pensée là dessus, je vous en remercie sincèrement."

--------

Vous vous sentez, vous aussi, isolé.e en faculté de médecine (ou dans une autre école professionnelle de santé) ? Ne restez pas seul.e.  Parlez-en à vos camarades les plus proches si c'est possible. Ecrivez si vous en avez le désir. Sachez, en tout cas, que tout ça ne se passe pas dans votre tête. Quand des professionnelles autour de vous vous semble maltraitant.e.s, c'est parce qu'ils et elles le sont. Si tel n'était pas le cas, vous ne vous sentiriez pas aussi mal. 
Et vous avez raison de ne pas accepter cette maltraitance et de vous révolter contre elle, dans la mesure de vos moyens. 

MW