lundi 19 décembre 2022

"Ca n'arrive pas qu'aux autres" - Lecture commentée (avec tout le sang-froid possible) de la conférence donnée au congrès InfoGyn 2022 par Patrick Madelénat, un bon copain du Professeur Daraï.

 Ceci est la lecture commentée d'une présentation donnée en octobre à Pau au congrès InfoGyn 2022 dans le cadre d'un module intitulé "Le viol en gynécologie obstétrique - Réalité ou confusion ? " et dont je rappelle le programme : 



La première conférence a été commentée sur cette page
La seconde a été commentée sur cette page
La troisième a été commentée sur cette page. 

Voici la quatrième : "Ca n'arrive pas qu'aux autres !" par Patrick Madelénat 



La vidéo complète peut être consultée à cette adresse. Vous n'êtes pas obligée de la regarder tout de suite, c'est moins indigeste par écrit et avec les commentaires de votre serviteur. Enfin, j'espère... 

(Comme toujours, je précise que ce lien m'a été aimablement communiqué par des collègues professionnelles de santé, il n'a été ni "volé", ni "extorqué", ni "piraté", ni "détourné".) 


Cette fois-ci encore, comme c'est gratiné, je vais vous proposer un jeu au fil de la lecture. Vous avez entendu parler du "point du mari", cette horreur pratiquée par certains obstétriciens après un accouchement ? 

Eh bien je vous propose de poser un "point du mépris" virtuel sur la bouche de Patrick Madelénat chaque fois qu'il dit une bêtise plus grosse que lui et insulte les personnes qu'il est censé soigner avec respect. Je vous indiquerai les miens, mais vous avez le droit de poser les vôtres ! 

Les propos du petit Patrick, qui est spécialiste, sont en gras. 
Mes commentaires ne le sont pas, je ne suis qu'un modeste généraliste en campagne. 




 

Monsieur le président, mes chers collègues, Mesdames, Messieurs. Je tiens à bien préciser le sens de mon intervention pour qu'on ne s'y trompe pas, je ne suis pas là pour juger de la responsabilité des faits qui sont reprochés à Émile Daraï. Il y a une juridiction qui s'annonce. C'est à elle d'en décider.

 

On est contentes que tu ne veuilles pas t’en mêler. Mais... c’est une déclaration d’intention, une promesse ou une parole en l’air ? Voyons voir...

 

Mon propos est le suivant. Est-ce que la spécialité - c’est-à-dire les gynéco- obstétriciens dans leur ensemble - est-ce que les sociétés savantes ont adopté la bonne attitude lorsque ces événements sont survenus? Je n'en suis pas certain.

 

Nous non plus, figure-toi. Mais peut-être pas pour les mêmes raison. Nous, on aurait aimé que la "spécialité" et les "sociétés savantes" condamnent fermement toutes les formes d'abus commis par leurs membres (et par tous les médecins, en général). Mais on est pt'êt encore trop idéalistes.


 

Une question se pose, si l'on considère les contextes dans lesquels les violences — je n'utiliserai jamais le terme de viol, sinon pour dire qu'il ne faut pas l'utiliser —


Ah, ben dommage, c'est pas à toi de le décider...   Et un point du mépris, un ! 


... les violences surviennent dans notre spécialité, dans deux circonstances, l'obstétrique et l'endométriose. Et pourtant, j'ai listé sur cette planche

 



 

un certain nombre d'examens dont les patients sont les premières à reconnaître le caractère extrêmement désagréable. 


Hééé, non, gugusse ! Les patientes ne "reconnaissent" pas le caractère "désagréable" d'un examen. Elles le subissent ! Elles s'en plaignent ! Et elles demandent à ce qu'on les soulage ! C'est à toi et à tes petits camarades gynécos de le reconnaître, ce caractère "désagréable" !!! 

Et un deuxième point du mépris ! 


Je pense à la colposcopie, j'ai interrogé des membres de la société française de colposcopie en leur disant, « Est-ce que vous avez des plaintes? » « Non, aucune. »


Difficile de porter plainte quand on te fait un examen qui va donner (ou éliminer) un diagnostic de lésion cancéreuse et que tu dépends de l'opérateur pour rester dans la filière de soin. Alors ce que te disent les colposcopistes n'a aucune valeur. Trois points du mépris. 


 Je pratique l’hystéroscopie en consultation et de temps en temps je vois bien que la situation n'est pas très confortable... Est-ce que j'ai jamais eu une plainte de cet ordre ? Non. 


Pareil que ci-dessus. Ton "expérience personnelle" n'a aucune valeur scientifique, elle a encore moins de valeur sociologique quant aux vécu des femmes. Une hystéroscopie sans anesthésie générale, ça fait un mal de chien. Et si tu le sais pas, tu mérites ton quatrième point. (Et le poing de celles que tu traites comme ça dans ta figure, accessoirement.) 


Alors pourquoi l'endométriose? Il est vrai que le l'endométriose et sa surmédiatisation actuelle, avec cette éternelle critique des médecins qui ne savent pas la reconnaître, qui ne savent pas les traiter, est certainement une des raisons pour lesquelles c'est un signal d'appel pour les patientes de se plaindre dans un tel contexte.


Bon sang, mais c'est bien sûr ! Ces bonnes femmes qui causent de tout et n'importe quoi sur les réseaux sociaux, c'est ça, la cause des viols subis par les femmes souffrant d'endométriose. Comment n'y avons-nous pas pensé avant d'entendre le petit Patrick nous l'expliquer ? (Oui, bien sûr, un cinquième point.) 




 

Est-ce que les autres spécialités sont concernées? Pas encore, mais tout de même. J’ai interrogé les urologues, l’AFU, association française d'urologie est en train de réfléchir à la situation. La SFED, société française d’endoscopie digestive c'est Godeberge, Stéphane Godeberge

 

(Moi, je lis Philippe Godeberge sur la diapo, mais Patrick a peut-être oublié ses lunettes.)

 

qui est un coloproctologue de renom qui m’a donné ces renseignements. Voilà le discours... enfin, le questionnaire qu'ils ont envoyé à l'ensemble de leurs membres. Et j'attire votre attention sur les trois questions en rouge qui figurent à la fin : Est ce qu'il faut faire une fiche d’'information comme les gynécologues, qu'est-ce que vous aimeriez qu'on mette en place ? Est-ce qu'il faut éviter le terme de viol... c'est ça le problème.

 

(C’est pas du tout ce qu’on lit dans l’encadré rouge mais peut-être que Patrick a aussi un problème avec sa vision des couleurs...)

 

... Ils sont sur une démarche qui se rapproche de la nôtre et même qui va lui être totalement conjointe. Ce serait peut-être d'ailleurs une bonne idée que les sociétés savantes s'occupant du périnée, urologues, gynécologues et coloproctologues aient une démarche commune. 


Les "sociétés savantes s'occupant du périnée"... Qu'en termes élégants ces choses-là sont dites. Tu m'apprends quelque chose, là, Patricounet : les sociétés savantes ne s'occupent pas des personnes soignées, mais d'organes. Parfois même de zones bien délimitées : le périnée, la narine gauche, le petit orteil droit... 

Et un point du mépris, un ! Ca fait... six ! 


Je ne reviens pas sur le coup de théâtre d'octobre 2021... qui a mis en scène... On en est maintenant dans une situation où il faudrait presque ne plus prononcer son nom. Je parle d'Émile Daraï bien sûr. Là encore, vous l'avez bien compris, je ne juge pas de sa responsabilité, ce n'est pas mon rôle, donc survient en octobre 2021 le coup de théâtre que vous connaissez ou le coup de tonnerre comme vous voulez qui reproche à Emile Daraï des violences qui... ont l'air de... qui se sont multipliées en termes de plaintes. 


Ouais, les plaintes se sont multipliées sans raison. Par l'opération du saint-esprit, sans doute. Pour les femmes qui se sont plaintes, ça s'est passé dans leur tête, bien entendu. Sept points !  


Émile Daraï est un de mes anciens élèves... 


Aaaaah.... ça explique pourquoi tu n'hésites pas - tout en ne jugeant pas, hein, bien sûr - à prononcer son nom !!! Quel courage !!!  


j'éviterai tout corporatisme (ben voyons...)  je le connais bien je crois. Je suis resté en contact avec lui. Il est très facile de s'égayer quand les gens sont dans les ennuis. Moi, je préfère rester auprès de certains amis, même si je n'ai pas à juger de ce qu'ils ont fait ou pas fait. 


Entre amis, on ne juge pas, n'est-ce pas ? Surtout quand c'est un élève. Pasque bon, si l'élève en question est un salopard... Et j'en viens à me demander comment, mon petit Patrick, tu peux être fier de dire que Daraï a été ton élève sans le moins du monde frémir à l'idée qu'il a peut-être fait des trucs pas nets dans ton service, sous ta responsabilité, quand tu étais son patron ? Pasque tu sais, les abuseurs, ils commencent tôt !!! Mais je suis bête de me poser la question, alors que la réponse est évident : c'est ton élève. Ton disciple. Ton apprenti. Ton catéchumène. Pour ne pas dire ton héritier symbolique !!!! Donc, il ne peut pas avoir fait des trucs pas nets ! Ni alors, ni depuis. Sinon, ça voudrait dire que tu l'as vraiment pas bien éduqué. Or ça, c'est juste pas possible !  





J'ai posé à Daraï les questions suivantes. Quels sont tes principaux regrets?


Ouhla... Moi, je sais pas, mais la première question que j'aurais posée, c'est "Pourquoi as-tu abusé de ces femmes ?" Mais je suis un peu primaire, j'ai la faiblesse de croire les victimes... J'aurais pu aussi lui demander : "Tu regrettes pas d'avoir été un violeur et un abuseur ?" Mais ça a pas dû te venir à l'esprit. On ne peut pas penser à tout, hein ?  


Premier regret, non-respect de la présomption d'innocence. J'y reviendrai tout de suite. 


C'est à la justice de respecter la présomption d'innocence, mon petit Patrick. Pas aux victimes et à celles qui les croient et qui les défendent, et dont tu ne fais manifestement pas partie, puisque tu ne juges pas, soi-disant. Le coup de la présomption d'innocence, tu devrais le savoir à force de perdre ton temps sur les réseaux sociaux, que ça marche même plus quand les politiques l'invoquent... Allez, un huitième point, tiens ! 


Deuxième regret : Absence de soutien des sociétés savantes.


Ben oui, il y a des organismes qui se gardent bien de défendre un type dont elles pensent qu'il est peut-être bien coupable. Elles ne font pas de corporatisme, elles... D'autant qu'elles comptent peut-être parmi elles des membres de l'Ordre qui ont, peut-être, eu vent que le Daraï, comme votre collègue violeur André Hazout avant lui, a peut-être, on ne sait jamais, été couvert par l'Ordre pendant des années... Oui, tu sais, les rumeurs, ça court, ça court, et pas seulement sur les réseaux sociaux... 


Troisième regret : Bannissement de toute communication scientifique... Je rappelle qu'Émile Daraï -- ce qui n'a rien à voir avec sa pratique en consultation --  


Il faut savoir séparer l'oeuvre de l'artiste, c'est ça ? Allez, tu mérites un point de plus. Et ça fait neuf !  


...est le principal auteur d’un test,  de l'endotest qui va peut-être amener à apporter beaucoup de progrès... Ah ben maintenant... il n'a plus le droit lui-même d'en parler. 


Euh... peut-être que les gens qui bossent sur le test et veulent le commercialiser, ils ont compris qu'il est pas le meilleur portevoix auprès des financiers et du public... Enfin, sauf si l'on veut que le test en question se crashe lamentablement, alors là, oui !  


Et ce qui l’a heurté, et on peut le comprendre, il dit, moi ce qui m'a tout de même même un peu heurté, c'est le fait que lorsque j'étais dans l'œil du cyclone, je n'ai pas eu beaucoup de soutien. Mais par contre, sans le regretter bien sûr, lorsqu'il s'est agi d'une femme, Madame Chrisopoulo en l’occurrence,

 

Elle s'appelle Zacharopoulou, mon petit Patrick. Chrysoula Zacharopoulou. Je reconnais que son nom n'a pas tout à fait la sonorité familière et la facilité de prononciation gouleyante d'un patronyme bien français comme, mettons, Brigitte Letombe ou Patrick Madelénat, mais ça ne t'autorise pas à l'écorcher. A quoi elles te servent, tes notes, exactement ? D'autant plus qu'elle fut naguère une collègue (une élève ???) de ton copain Daraï !!! Si ça se trouve, t'as peut-être même soupé à la même table qu'elle à un de vos dîners de labos !!! Mais bon, t'as peut-être aussi des problèmes de mémoire... A nos âges, c'est compréhensible. 

 

(...) là d'un seul coup, les gens qui ne s'étaient pas manifestés l'ont fait. Évidemment, la différence entre Daraï et Madame Chrisopoulo, c'est une question chromosomique, mais là encore, ça n'est pas le sujet, mais tout de même, tout de même.


Donc, non seulement t'es pas capable de dire son nom correctement, mais en plus t'es ouvertement et très bêtement sexiste ? Allez, un double point ! Ca fait onze ! Et s'il t'est pas venu à l'esprit que si elle avait reçu du soutien, c'est parce qu'elle était au gouvernement, et pas parce que c'est une femme, c'est que t'as jamais entendu parler de DSK, de Hulot, de Darmanin, d'Abad... Tu devrais lire le journal de temps à autre au lieu de passer autant de temps à maugréer sur les réseaux sociaux... 

 

J'ai interrogé des avocats dont certains très impliqués dans les sociétés d'assurances en leur demandant que pensez vous de cette situation... qu'aurait il dû faire ?  Il est bien évident qu'en système MeToo l'accusation fait le coupable et donc la présomption d'innocence on n'en parle même plus ça n'existe plus. 


En "système MeToo"... Tu crois que t'es créatif, en disant ça ? T'es seulement... 

Non, non, faut que j'applique la présomption d'innocence avant de décréter que tu es un abruti. Je ne suis qu'un être humain, je peux me tromper. 


Daraï avait une opportunité, il ne l'a pas saisie, je peux le comprendre à chaque fois qu'on a un problème de cet ordre, y compris des plaintes en médecine, on n'est jamais très à l'aise. Est-ce qu'il fallait qu'il fasse un recours en dénonciation calomnieuse? Certains avocats m'ont dit, il aurait dû le faire. Il n'a pas souhaité le faire, c'est son sujet.

 

Ouais, "certains avocats"... P'têt que les siens, au Daraï, il lui ont dit que c'était pas une bonne idée. Pasque tu vois, quand t'accuses de diffamation les personnes qui t'accusent de viol, il arrive que d'autres personnes, qui se sont tues jusque là, se disent : "Ce salaud accuse des femmes de le diffamer, mais je sais que c'est un salaud, il m'a violée moi aussi, je vais pas le laisser les harceler, allez, je porte plainte également." Donc, tes copains avocats, mon Patrick, à mon avis, ou ils sont pas compétents ou pas très intelligents, ou t'as pas bien compris... 


Une question : l'examen est-il consubstantiel à la consultation gynécologique? Je crois que si on veut commencer à rétablir la situation, il faut arrêter les demi-mesures. L'examen clinique est consubstantiel à la consultation gynécologique. Je rappelle d'ailleurs que dans la grande enquête de d'endométriose, qui a été publié en 2021, 75 à 80% des patients disent oui, nous sommes d'accord pour être examinées. 


Pour être examinées, certes. Pas pour être insultées, maltraitées, brutalisées et violées. Si tu comprends pas la différence, je te conseille de pas le dire à ton assureur, mon petit Patrick, pasque tes primes pourraient bientôt beaucoup augmenter. Douze ! 


 


L'idée que l'examen de l'endométriosique serait non contributif à la prise en charge, est un leurre. Lisons la Cochrane consacrée à ce sujet. Un autre article de référence qui montre que c'est l'examen clinique au départ, quelles que soient les circonstances, qui est indispensable à la prise en charge d’une endométriosique.  


L à, je t'ajoute deux points. Le premier pour "endométriosique". On dit "personne souffrant d'endométriose". Manifestement, t'as pas écouté mon commentaire de la "communication" de ta collègue Letombe. Le second point pour l'examen clinique. Un examen clinique peut être utile, mais il n'est jamais "consubstantiel" à aucune consultation, du fait même que la personne soignée est libre de le refuser. Je sais que tu peux pas comprendre, parce que tu viens d'une culture médicale tellement ancrée dans ses archaïsmes et ses certitudes, et tu es toi-même tellement momifié dans tes convictions que ça peut pas entrer dans ton crâne épais. Mais t'as droit à ton point quand même ! Quatorze ! Ca serre pas trop, là ? 


(...) 

Juste après,  tu sors l'artillerie, et deux diapos hideuses. As-tu demandé l'autorisation des femmes que tu as ainsi photographiées ? Je parie que non !!! De toute manière je ne les montre pas, tu les as mises là vraiment pour faire peur à tout le monde, c'est donc du terrorisme et ça mérite encore un double point du mépris tellement c'est inqualifiable. Seize ! 

 

Là, vous voyez, (dis-tu en les commentant) c'est un examen au spéculum qui montre des lésions d'endométriose visibles au spéculum et que l'IRM ne montre pas toujours...  et là, un utérosacré un peu costaud et il est clair que l'IRM va en rendre compte mais que l'appréciation digitale... avec mesure et tact...  est indispensable et certaine. 


"L'appréciation digitale". Faut dire les choses comme elles sont  : tu affirmes qu'on ne peut "apprécier" les lésions du ligament utérosacré qu'en faisant un toucher rectal, c'est ça ? Et en déclenchant une douleur insupportable qui va faire sauter la femme en l'air, ajoutant ainsi la souffrance à l'humiliation. 

Autrement dit, tu prétends que tes doigts sont plus précis que tous les examens complémentaires non invasifs sur le marché. Eh bien là, je te dis : Bravo ! Non seulement t'as une grande gueule mais t'as la tête comme un gros melon. Plus grosse que toute l'Evidence Based Medicine que tu n'as pas lue (même si t'essaies de nous le faire croire en nous citant une étude Cochrane que t'as probablement pas bien comprise, étant donné les troubles de la vision qu'on a dépistés plus haut). Encore un double point, allez ! Dix-huit !  


Et pour les femmes, j'en rencontre....  alors que qu'est-ce que je fais dans ces cas-là? Je dis, vous voulez pas ? On ne vous examine pas ! Mais cette notion, qui commence à passer que puisqu'il y a une IRM, l'examen serait totalement indispensable dans l’endométriose est un non-sens. Et il ne faut pas transiger sur cette notion.


Là, j'ai bien réécouté plusieurs fois parce que je comprenais pas, et je pense que tu voulais dire : "cette notion que puisqu'il y a une IRM, l'examen (clinique) NE serait PAS totalement indispensable". Bref, t'as dit le contraire de ce que tu voulais dire. Mais tu t'es déjà infligé beaucoup de points du mépris, du coup tu dois avoir du mal à articuler et à entendre tes propres bêtises... 

 

... Les sociétés savantes. (...) Bon, il est clair qu'en 2022, dès octobre 2021, les organisateurs ont été prévenus, par le biais d'associations féminines et de réseaux sociaux, que Daraï avait intérêt à ne pas montrer son nez dans les différents congrès ! Et il est vrai que on a fait monter le condamné à l’échafaud 


Woah !!! Et sa tête a été empaillée, ensuite ? Les tricoteuses l'ont mis sur quel mur ? Pasque j'veux voir ça ! Non ? C'était une formule rhétorique ? Ah, bon. J'ai eu peur... Okay. Dix-neuf points, alors. 


... et que bon, il est banni de toute communication scientifique, ce qui, à mon sens, n'est pas totalement normal...  

Est-ce que la charte qu'a fort logiquement fait le collège est une réponse à la situation? 


(POur en savoir plus sur la "charte", voir la lecture commentée de la conférence de la Dre Letombe.) 


Je dirais que la charte est une réponse nécessaire, il fallait faire une charte. Est-ce que la réponse est suffisante? Je ne le crois pas. (...) Et puis je rappelle tout de même que nous avons une structure syndicale qui est là pour défendre notre profession. Le SYNGOF... Est-ce qu'il y a eu un mot? Rien du tout. C'est pas normal. À mon avis.

 

Quels lâcheurs, ces syndicalistes, franchement...  On n'est plus défendu... 


Ce qu'il faut arrêter définitivement et ça, c'est aussi le souci des coloproctologues (Ah bon, parce qu'ils ont souvent des plaintes pour viol, eux aussi ? Intéressant...) , il faut arrêter définitivement la qualification de viol dans la pratique de l'examen gynécologique. Par toucher, par spéculum, par toucher rectal, par ce qu'on veut. (Euh, non, pas "par ce qu'on veut"... Tu te rends compte de ce que tu dis, là ?)  Que l'on dise qu'il peut y avoir des violences, que l'on dise qu'il peut y avoir des comportements brutaux en paroles, brutaux, en gestes, c'est un autre problème...


Euh, non, c'est le même mais on voit où tu veux en venir, mon petit Patrick : Madame Paricard nous l'a susurré dans la conférence précédente : ce qui fait (d'après elle, hein...) qu'un médecin ne peut pas être accusé de viol, c'est que tout ce qu'il fait subir au sexe d'une femme, c'est pas sexuel (il en a pas l'intention) et de toute manière, c'est fait dans le cadre médical (donc, c'est pas un viol...). 


Mais toi, ce genre de sophisme te suffit pas : tu veux carrément que le mot viol disparaisse du vocabulaire juridique. Rien que ça. Le médecin peut être malpoli, insultant, brutal et procéder à des attouchements, mais il-ne-peut-pas-violer. C'est ça ? Tu sais que si on te les mettait vraiment, ces points du mépris, tu n'en mènerais pas large, là ? 




 

Qu’est-ce que nous pouvons faire au quotidien pour essayer de nous mettre à l'abri des plaintes ? 


Ben oui, au fond, depuis le début de cette séance, il ne s'agit que de ça : se mettre à l'abri des plaintes. Il ne s'agit pas de s'interroger sur la violence de la profession et le fait que les femmes en aient plus que ras-le-bol... (Profond soupir.)


Je dois dire qu’à mon titre personnel, il y a une patiente [et v'la qu'il pouffe, le Patrick] une situation absurde, je perdrai pas du temps à vous la raconter, qui est allée porter plainte au commissariat du VIIe, au sortir de ma consultation, consultation des plus banales. Bon apparemment, ça a été classé sous la pile, j'en ai jamais entendu parler...  Attention ça n'arrive pas qu’aux autres. Oui ça m'est arrivé... sans suite... 


On le regrette vivement, sais-tu, que ça n'ait pas eu de suite ! Car si cette patiente "banale" a porté plainte, c'est que ton comportement, lui, il a dû être sacrément gratiné. 


À gauche, un petit panneau que j'ai mis sous les yeux des patientes sur mon bureau qui leur rappelle qu'elles peuvent parfaitement dire qu'elle ne souhaitent pas être examinées, que je ne le conseille pas, mais qu'elles le peuvent. A droite, le peignoir, très en vogue aux États-Unis et qui pourrait peut-être être un peu plus utilisé en France. 




Moi, je trouve qu'il est à peine assez grand, ton "petit panneau". T'es sûr que les femmes arrivent à le lire ? Et qu'elles arrivent encore à te voir quand tu te caches derrière ? 

Et puis, ces Américains qui veulent absolument que les femmes soient pas toutes nues devant un médecin... Quels pudibonds, vraiment ! 


Je ne crois absolument pas à la tierce personne, ne serait-ce que pour des implications financières en France qui sont absolument ingérables... (oui, parce que la tierce personne, ça ne peut pas être une personne accompagnante, évidemment ; ce serait pas équitable ; il faut que ce soit quelqu'un de payé par le médecin, pour que ça soit crédible...) et je crois qu'il faut surtout se méfier de la vidéo qui pourrait devenir une arme à double tranchant.

 

Ah, ça c'est merveilleux : tu viens juste de reconnaître que t'aurais vraiment pas envie qu'on voie ce qui se passe pendant TES consultations ! T'es tellement caricatural, Patrick, que tu serais drôle --- si t'étais pas aussi sinistre ! 

 

Moi ce que je commence à instituer — pas pour les patientes que je connais et qui me connaissent, mais pour les nouveaux dossiers, et en particulier pour les endométrioses ou autres — lorsque la patiente prend rendez-vous et que c'est un nouveau dossier, je demande à ma secrétaire de lui envoyer la Charte. (...) Alors je vais être en contre-indication, en contradiction avec ce que je vais dire après, mais vous pouvez même leur demander de la retourner signée, j'aime pas trop mais enfin à la limite, mais en tous les cas, ils (?) ont le temps de la lire et, espérons-le, de le comprendre. 


Là, j'ai envie de te mettre une rafale de points sur la gueule mais y a plus la place...  

 

(...) 

 




... Un nouveau risque, et d'ailleurs l'histoire en est pleine : avant, nous avions des collaborateurs et des élèves. Peut-être que on aurait tout de même de temps en temps dû un peu se méfier, en termes de parole, en termes de... Aujourd'hui, il faut bien comprendre que vous êtes dans un environnement médical — et je ne parle pas seulement de l'environnement hospitalier, ça peut aussi concerner le secrétariat — où vous êtes entouré par des gens qui ne sont pas forcément... vos... vos ayants-droit (??? C'est quoi les "ayants-droit" d'un médecin hospitalier ? Les personnes sur lesquelles il a tous les droits ? ) mais des gens qui peuvent... qui sont des observateurs de ce que vous faites et qu'ils peuvent éventuellement devenir des accusateurs. Donc indiscutablement, à l'hôpital — je n'y suis plus, mais je sais ce que je ferais aujourd'hui si j'y étais encore — mais aussi en dehors, je crois qu'il faut être très prudent maintenant, dans la manière dont on se comporte avec ces collaborateurs au sens large du terme.

 

Ah, ça, t'as bien raison. D'abord, on ne peut plus faire confiance à personne, puisque les élèves et disciples peuvent se retrouver accusés de viol ! De quoi t'as l'air, alors ? Et puis, il est fini le temps où les étudiantes ne disaient rien par peur de se faire foutre dehors de leur stage ou harceler à qui mieux mieux. A présent, elles parlent. Et elles sont bien plus courageuses que ton syndicat, ton Collège, ton Ordre et tes confrères qui ne pipent mot. Et c'est pour ça que ton pote Daraï se retrouve dans la position qu'il mérite. Et je te parie qu'il restera pas le seul ! 

 

Il y a de temps en temps des soutiens qui viennent -- et je vous donne ici la planche d'une personne qui s'appelle Madame Marquis, qui est une femme politique qui, je crois qu'elle ne l'est plus, qui a été dans le Conseil municipal du 20e arrondissement (...) Lisez ce que dit cette femme qui est empreinte de bon sens, elle dit qu'à force de faire tout et n'importe quoi eh ben, ça va se retourner contre l'intérêt des femmes, ce que tout le monde perçoit à l'époque de ces fameux réseaux sociaux sur lesquels je conclurai.

 



Et ça prouve... quoi ? Et ça apporte quoi à ta démonstration foireuse ? Tu t'égares à Montparnasse, là, mon petit Patrick... Et... elle t'a donné l'autorisation, Madame Marquis, de dire à tout le monde de quoi elle souffre ? Tu connais le principe du secret professionnel ? Et pourquoi ne montres-tu pas son visage en entier ? T'avais pas assez de place ? Vraiment ? Ou serait-ce le résultat regrettable des soucis visuels que j'ai subodorés plus hauts ? 


Et puis, tout peut arriver [et le rev'la qui pouffe], alors vous examinez une patiente. Vous avez pas été gentil, vous avez été brutal. Elle porte plainte, elle porte plainte pour brutalité. Et puis aussi un autre type de plainte.. Je ne vous dirai pas le la personne, PUPH parisien qui m'a envoyé ce témoignage...  Alors lui, voyez ce qu'on lui reproche. Il voit une patiente qui pourrait avoir une endométriose qu'il voit pour la première fois. Il a pris le parti — ce qui montre bien que ça n'est même pas une bonne défense — il a pris le parti de ne plus jamais examiner les patientes à leur première consultation. Moi je discute, mais enfin il a le droit et ben même avec ça, ça ne protège pas, puisque la patiente a porté plainte parce qu'elle n'avait pas été examinée. Alors là, vraiment là on touche au fond. [Et il repouffe.] Comment faire? Vous examinez ? Plainte. Vous examinez pas ? Plainte aussi...


Ah, si t'as vraiment pas l'intelligence suffisante pour trouver la solution à des "problèmes" que d'autres professionnelles que toi ont déjà résolus depuis longtemps en France et ailleurs, je vais te dire comment faire : le plus simple, et le plus sain pour tout le monde, c'est que tu prennes ta retraite. 

Soigner, ça ne consiste pas à faire ou ne pas faire un examen clinique "consubstantiel", à envoyer des chartes par la poste et à "apprécier digitalement" les ligaments utérosacrés. Si tu crois ça, je pense que ton doigt, ça fait longtemps que tu te le fourres dans l'oeil, et ça doit pas t'aider à voir.  

Soigner, ça consiste à écouter les personnes soignées, et à s'adapter aux besoins, aux attentes et à la situation de chacune. Mais je ne l'écris pas pour toi - pour toi, il est un peu tard - je l'écris pour les soignantes passées ou présentes qui ont eu la malchance de t'avoir pour "enseignant" et que ça n'a vraiment pas aidées. Elles ont besoin de savoir qu'il y a d'autres "modèles" que ceux que tu proposes. 






Ma conclusion, elle est là. Est-ce que on va pas dans le mur, on risque même de le dépasser comme la célèbre locomotive de la gare Montparnasse !!! 


Ah, qu'est-ce que je disais !!! Quand on tient des propos qui datent du 19e siècle, on s'emballe, on s'égare et on daraï -- pardon, on déraille. T'es tellement misogyne et aigri, mon Patou, que tu peux pas t'empêcher de placarder des femmes sans même les nommer. Elles t'ont autorisé, ces femmes, à utiliser leur portrait sur ce collage ? Mmhhh, ça m'étonnerait. Tu devrais te méfier, parce que si elles se reconnaissent, elles sont en droit de te coller une plainte aux fesses... 


(Note pour les lectrices : faites tourner, et si vous reconnaissez une de ces femmes, prévenez-la !!!) 


J'ai pas envie de m'étendre sur les réseaux sociaux et les influenceuses qui racontent tout et n'importe quoi, tout le monde sait ce qu'il faut en penser. J'ai rien d'original à dire à ce propos (et à aucun propos, tu viens de nous le montrer) et comme je pense qu'on n’a pas encore touché le fond et que on va peut-être encore connaître pire, je n'ai pas pu résister au déplaisir de vous montrer l'initiative de cette dame que vous voyez en bas à droite. Alors, cette dame qu’est-ce qu’elle a fait, mais là je sais pas, je ne suis plus de l'époque... Elle est ophtalmo. Elle est Franco Suisse. Elle vient de fonder une société d'ophtalmologie féminine française. 


"Cette dame", elle s'appelle Cati Albou-Ganem (c'est écrit au bas de ta diapo mais comme tu vois pas bien, je te le rappelle...), et ce qu'elle fait est vachement intéressant. Mais bon, on peut pas te demander de comprendre les initiatives des femmes. Comme tu le dis si bien, tu n'es plus de l'époque... Et ça, depuis bien longtemps. 


Nous en sommes donc maintenant aujourd'hui aux sociétés savantes genrées, si vous êtes un homme, vous avez la vôtre. Si vous êtes une femme, la deuxième. Et puis comme on en a parlé hier pour les trans, une troisième qu’évidemment, on n'oubliera pas de créer... 


Je ne croyais pas ça possible, mais si ! Tu peux toucher le fond... la preuve !  


Bon tout ça pour dire qu'on marche sur la tête et que ce que nous reprochent certains avocats avec lesquels j'ai échangé... 

En clair, et ce sera la conclusion, ils ont dit : "Vous avez courbé l'échine devant tout ce qui s'accumulait et vous avez joué la politique de moindre risque. Il serait peut-être temps qu'on relève la tête."

 

Effectivement, mon petit Patrick, tu ferais bien de relever la tête. Pour qu'on puisse mieux te coller les baffes que tu mérites. Ou une tarte, peut-être.  

Comme tu le dis si bien, ça n'arrive pas qu'aux autres !!! 

Alors si Doc Gynéco y a eu droit, franchement, pourquoi pas toi ? Tu le mérites ! 


(Aparté : Je ne sais pas ce que ça coûte d'entarter ou d'inciter à l'entartage,  

Si des juristes spécialisées dans l'entartage me lisent, je serai heureux d'avoir leur avis éclairé car j'ai irrésistiblement envie de crier "Aux tartes, citoyennes !") 



 


Demain ou après-demain, cinquième et dernier épisode : 

Les conseils de prévention de Tonton Nisand. 

Retenez vos places ! 



Marc Zaffran/Martin Winckler


2 commentaires:

  1. Et bien, j'ai lu le suivant et, j'ai envie de vomir, littéralement parlant...
    J'en tremble des propos tenus par ce "professeur"
    D'autant qu'il a insufflé sa façon de faire (que je ne saurais qualifier) à de nombreux.ses élèves pendant de (trop) nombreuses années...
    Ne restant plus qu'un article, je vais aller jusqu'au bout mais, pas de gaieté de cœur...
    Une question que je me pose, y-avait-il des représentants de l'ordre des médecins ou des GO lors de cette conférence ? Cautionnent-ils tous les propos tenus ? Qui a organisé cette conférence et dans quel but finalement ?
    Merci encore une fois...

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  2. Très tentant, l'entartage... je ne connaissais pas! J'ai quelques personnes en lice autour de moi, Patrick aussi.... et Zemmour aussi, ça lui rappellera de bons souvenirs!

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