jeudi 12 août 2021

Questions & réponses au sujet de la vaccination contre la Covid-19, du cycle menstruel et de la grossesse (2)

 Ce texte est la suite de l'article précédent publié sur le même thème et que vous trouverez en cliquant ICI

Note : j'utilise ici le terme "femme" pour aller plus vite, mais ce texte concerne toutes les personnes portant des ovaires et un utérus et qui ne se définissent pas toujours comme étant une femme. 


Dernière minute : Le CDC (organisme fédéral de santé américain) recommande la vaccination à toutes les personnes de plus de 12 ans, y compris celles qui sont enceintes ou susceptibles de l'être à court ou moyen terme et au cours de l'allaitement. 

En effet, aucun effet indésirable (interruption de grossesse ou accouchement prématuré) n'a été observé chez les personnes vaccinées qui étaient enceinte au moment de l'injection,  l'ont été par la suite ou allaitaient leur enfant. (Rappelons que l'infection par virus Covid-19, en revanche, est problématique en cas de grossesse - voir plus loin.) 

L'information est ici. 


Q : Le vaccin peut il provoquer des saignements chez une femme menauposée ?En effet une amie ménopausee a eu d'importants saignements provoquant une anémie 15 jours après sa 1ere injection de Pfizer. Cela m'intéresserait de savoir s'il y a un lien. 

R : Non. Surtout si elle est ménopausée depuis plusieurs années. Je lui recommanderais vivement d'aller consulter pour trouver l'origine de ce saignement. Chez une femme ménopausée, des saignement utérovaginaux ne doivent JAMAIS être ignorés ou qualifiés d' "accident". 


Q : Le vaccin est-il susceptible d’aggraver l’endométriose /l’adénomyose de manière momentanée ou durable? Doit-on redouter des douleurs plus importantes qu'à l'accoutumée lorsque l'on est atteinte de l'une de ces pathologies.

R : Non. Il n'y a pas de mécanisme qui pourrait entraîner une aggravation de l'endométriose ou de l'adénomyose après (n'importe quel) vaccin. Le vaccin produit une réponse immunitaire, c'est à dire la fabrication de cellules et d'anticorps qui se spécialisent contre le virus. Pas contre les tissus de l'organisme qui fabrique ces cellules et ces anticorps. La question de la douleur est cependant particulière : tout peut accentuer la douleur, qui est un message produit par le cerveau. Et les femmes qui ont des douleurs chroniques (liée à l'endométriose ou à une autre cause) peuvent éprouver des douleurs variables d'un mois à un autre, pour des raisons très complexes. Elles peuvent aussi être majorées par le virus de la Covid, qui agit sur le système nerveux. Mais pas par le vaccin, qui n'a pas d'effet sur le système nerveux. 
Si une femme porteuse d'endométriose constate qu'elle souffre plus, ça justifie qu'elle consulte pour faire un nouveau bilan de son endométriose. Qu'elle ait constaté l'augmentation des douleurs avec ou sans vaccination. 


Q : Est-ce que la protéine spike est vraiment dangereuse sur le moyen-long terme et peut donc rendre des règles plus hémorragiques . Est-elle susceptible d'avoir un impact sur le circuit lymphatique et donc de provoquer des grosseures mammaires ?

R : Non et non. La protéine "spike" est un fragment du virus Covid-19 inclus dans le vaccin pour indiquer à notre corps contre quoi fabriquer des anticorps. Ce n'est pas le virus entier (il ne peut pas provoquer la maladie), et ce n'est pas non plus une protéine "toxique". Toutes les protéines que vous ingérez dans votre système digestif sont détruites digérées, et celles qui sont injectées sous la peau le sont aussi. C'est ce qui se passe quand vous vous coupez en cuisinant, par exemple : le système immunitaire se défend contre les protéines qui composent les bactéries et les élimine. Le vaccin n'apporte pas d'organismes vivants comme une bactérie, mais seulement un fragment de virus.  

Pour lutter contre le virus, il suffit que notre système immunitaire identifie un de ses fragments et fabrique des cellules spécialisées et des anticorps qui vont le détruire. Toute proportion gardée, c'est comme si on vous enseignait à inactiver une seule pièce d'une machine pour l'empêcher de fonctionner. Pour ça, il faut d'abord vous montrer cette pièce. Dans le cas présent, c'est la protéine spike, qui est à la surface du virus. Quand l'organisme humain apprend à la reconnaître et à la détruire, il suffit à nos cellules immunitaires d'attaquer seulement cette protéine sur le virus pour détruire le virus entier. 

Ce principe (reconnaître une partie du virus pour apprendre à le détruire) est le même pour tous les vaccins. Pour les anciens vaccins, on injectait le virus entier, vivant (ancien vaccin polio, par exemple) ou "atténué", ou un fragment du virus, et on laissait l'organisme organiser sa défense.

Dans le cas des vaccins anti-Covid 19, on injecte un ARN messager, autrement dit un code, un programme qui donne les instructions directement et accélère le processus d' "apprentissage" du corps. 

Les virus à ARNm ne sont pas nouveaux, on les étudie depuis plusieurs décennies (pour lutter contre la grippe, la rage, le cytomégalovirus...) et aussi en cancérologie pour enseigner aux cellules de l'immunité à détruire les cellules cancéreuses. 


Q : Le vaccin peut-il avoir des effets délétères sur les ovaires ou l'utérus (je pense notamment à l'apparition de kystes et plus généralement de maladies sur ces zones)? Et qu'en est-il au niveau hormonal: le vaccin peut-il durablement dérégler nos hormones ?

R : Non, pas plus qu'un autre vaccin. Même si la technologie utilisée est récente, le mécanisme du vaccin est le même que ceux que vous avez reçu pour prévenir polio, diphtérie, tétanos, etc. Et aucun vaccin n'entraîne de troubles de la fertilité, une ménopause précoce ou des kystes. Par définition, la vaccination protège des dégats produits par la maladie qu'elle prévient. Et le recours à la vaccination n'est pas nouveau non plus, il remonte au Moyen-Age...  


Q : Est-ce qu'il a été observé que  le virus de la covid avait,d'une manière générale,  d'une manière un impact sur ces pathologies?

R : Le virus de la Covid-19 a trois cibles principales : le système respiratoire (c'est par lui qu'il se transmet), le coeur et le système nerveux. C'est ce qui explique en particulier que les personnes atteintes souffrent de symptômes neurologiques comme la perte de goût et d'odorat, mais aussi des douleurs diffuses, une fatigue intense et prolongée, en particulier en cas de Covid long. Il n'est pas montré qu'il ait des effets sur la fertilité. On sait en revanche qu'il peut provoquer des troubles neurologiques, respiratoires et cardiaques au long cours.  


Q : Savons nous si le vaccin peut se retrouver dans le lait d'une femme qui allaite et si oui, est ce risqué pour le bébé ?

R : Non, pas plus que pour un autre vaccin. Les composants du vaccin sont rapidement détruits par les cellules de l'immunité (elles les "démontent" pour apprendre à s'en défendre.) En revanche, les anticorps protecteurs que la mère vaccinée fabrique pour se protéger passent dans le lait et protègent le bébé. Elles passent aussi dans le placenta, ce qui justifie, quand on est enceinte, de se faire vacciner, car on protège aussi le bébé. En revanche, le virus Covid-19, comme celui de la grippe, peut provoquer des fausses couches ou un accouchement prématuré ; de plus, les femmes enceintes qui contractent le virus courent un risque plus élevé d'être admises en réanimation... 


(A suivre. Si vous avez des questions, envoyez-les à ecoledessoignants @gmail.com) 

mercredi 11 août 2021

A propos des irrégularités de cycle après vaccination contre la Covid-19

Une journaliste vient de me poser des questions sur le sujet, j'y réponds ci-dessous et je publie l'intégralité de mes réponses car (inévitablement) elle n'en conservera que quelques extraits. 

NB : Je n'écris pas ici pour parler à la place des personnes concernées mais pour répondre en professionnelle soignante à des questions légitimes. Le fait que je sois une soignante homme ne me donne pas une autorité supérieure à celle d'une soignante d'un autre genre, mais ça ne me disqualifie pas non plus. Enfin, j'espère. 

Note : j'utilise ici le terme "femme" pour aller plus vite, mais ce texte concerne toutes les personnes portant des ovaires et un utérus et qui ne se définissent pas toujours comme étant une femme. 


Martin Winckler


1) Des personnes menstruées partagent sur les réseaux sociaux des inquiétudes, car elles ont observé des dérèglements plus ou moins importants de leurs cycles menstruels et font le lien avec le vaccin covid-19. Peut-on faire le lien justement avec les doses de vaccin ou un cycle menstruel est-il plus complexe que cela à observer?

On ne peut pas, pour le moment, faire le lien, pour deux raisons : 

1° les incidents du cycle spontanés sont très nombreux chez beaucoup de femmes. Quand on vaccine ​beaucoup de femmes, celles qui ont des incidents spontanés sont elles aussi nombreuses. La vaccination actuelle se fait dans un contexte très difficile : crainte d'être contaminée, problèmes économiques, incertitudes quant à l'avenir, etc. De plus, contrairement à l'idée générale il n'existe pas de "cycle standard". La durée d'un cycle peut varier de 25 à 35 jours selon les femmes et chez une même femme en fonction de son âge, et de tous les facteurs énumérés plus loin.
Et oui, le cycle menstruel c'est compliqué car l'être humain est un organisme biologique, pas une machine ou un robot. Les variantes sont constantes et imprévisibles tout au long d'une vie. 

La seule notion de "cycle" est déjà sujette à caution. Un cycle c'est ce qui se passe entre deux périodes de règles lorsqu'il y a une ovulation. Mais 
- une ovulation peut se produire à n'importe quel moment après des règles (et les règles suivantes seront en avance, en retard ou "à l'heure") 
- une ovulation peut ne pas se produire du tout (cycle anovulatoire, avec des règles très en retard sans grossesse) 
- l'ovulation peut ne pas se produire et les règles être "à l'heure" comme pendant la prise de pilule (qui provoque des règles artificielles à date fixe) 
- l'ovulation peut se produire sans qu'il y ait de règles (contraception par DIU hormonal)
Etc. 


2° pour savoir s'il y a un lien de cause à effet, il faudrait avoir deux groupes de taille importante (plusieurs milliers de femmes) dont le profil d'âge, de santé, et de cycle est similaire (vous voyez tout de suite que ça devient compliqué), toutes dans une situation épidémiologique "calme" (le vaccin n'est pas obligatoire et n'est pas une question de vie ou de mort) et ensuite on peut comparer le groupe vacciné au groupe non vacciné. Ca, dans l'idéal, ça se ferait en dehors de toute situation de stress collectif... On est loin de pouvoir faire ce genre de travail. Peut-être que dans quelques années, quand la vaccination anti-covid sera devenue une formalité, pourra-t-on le faire et vérifier si ça entraîne ou non des irrégularités du cycle. 

 
2) Qu'est-ce qui peut perturber un cycle menstruel?

​le cycle découle de l'ovulation qui est sous la dépendance du cerveau. Tout peut suspendre l'ovulation et retarder ou avancer les règles : le stress, l'anxiété, la fatigue, le manque de sommeil, les médicaments, les conflits personnels ou au travail. Autrement dit, tout ce qui a de l'effet sur le cerveau... 

En ce qui concerne le vaccin lui-même, la douleur au point d'injection et 24 heures de fièvre (réactions fréquentes) peuvent, à elles seules, suspendre l'ovulation si celle-ci devait se produire dans les jours qui suivent l'injection...

Quand une femme n'a pas de souci particulier, un retard léger ou des règles en avance n'attirent pas son attention. Elles ne l'attirent que dans une circonstance très précise : elle veut ou ne veut pas être enceinte. 

Autrement dit, les femmes qui auront observé (et se seront inquiétées d') une anomalie de leur cycle après vaccin sont souvent des femmes susceptibles d'être enceinte et qui le désirent ou le redoutent. (Et/ou qui n'utilisent pas de contraception hormonale qui suspend l'ovulation). 

L'attention que ces femmes portent à leur cycle est forcément plus importante que celles qui utilisent la pilule, ou portent un DIU hormonal, par exemple, ou ont des cycles spontanément irréguliers (25 % des femmes ayant un cycle). ​Donc, déjà, ce ne sont pas exactement des femmes "tout venant" mais des femmes qui font très attention à leur cycle - autrement dit : un sous-groupe de femmes particulières. Sont-elles majoritaires/représentatives de la population générale ? Il est impossible de le dire. Donc, on ne peut pas non plus se contenter de dénombrer ces femmes-là (qui ont observé une variation de leur cycle) pour en tirer une quelconque conclusion sur l'incidence du vaccin sur le cycle. 


3) De premières réponses ont été émises par les agences de santé (je pense notamment au rapport de fin juillet de l'ANSM); Est-ce que ces premiers éléments de réponses vont dans le même sens, à savoir que ces dérèglements restent rares, et que la corrélation vaccin/ dérèglements du cycle menstruel ne peut pas être faite?

​C'est aussi l'avis des agences britanniques, canadiennes et américaines, qui sont très à l'écoute des usagères (beaucoup plus qu'en France) et depuis longtemps. ​Une gynécologue féministe américaine, Dr Jennifer Gunter, a publié récemment un article de blog qui fait le point sur toutes les rumeurs et les démonte l'une après l'autre https://vajenda.substack.com/p/study-shows-no-impact-of-covid-19 et cela à l'occasion d'une recherche faite sur des femmes en démarche de procréation médicalement assistée. 

 
4) Certaines des personnes menstruées qui nous ont partagé les dérèglements observés nous ont dit être inquièt.e.s, que leur répondriez-vous?

L'inquiétude par rapport au dérèglement est compréhensible et respectable ; elle signifie souvent (mais pas seulement) que les femmes concernées sont inquiètes pour leur fertilité ou craignent par exemple de se retrouver en ménopause précoce. 

Ce qu'on peut leur dire c'est qu'à l'heure actuelle aucune observation (et on en a fait des millions, autant que de personnes vaccinées...) ne suggère que le vaccin (pas plus celui-ci qu'un autre) agit sur la fertilité. En revanche, on sait que le virus Covid-19 peut entraîner des troubles neurologiques importants (et donc, des troubles du cycle...), qu'il est dangereux pour la grossesse et les femmes enceintes ou non enceintes. Le simple bon sens (et les chiffres, hélas) montre que les risque de la Covid-19 sont très grands,  tandis que celui d'une vaccination est quasi-inexistant. 

Quand les femmes montent en voiture, elles attachent leur ceinture parce que le risque d'avoir un bleu sur la poitrine en cas d'accident est négligeable par rapport à celui d'être tuée en étant projetée à travers le pare-brise. C'est pareil. 

(A noter qu'on n'a pas non plus observé d'anomalie de la fertilité chez les hommes vaccinés. Si le vaccin avait un effet sur les ovaires, il en aurait aussi sur les testicules, et c'est facile à évaluer via un spermogramme. Rien ne montre que le vaccin affecte le spermogramme. En revanche, on a trouvé du virus dans le sperme des hommes infectés !) 

Donc, même si la vaccination est suivie par une irrégularité de votre cycle, vous êtes en droit de vous sentir en sécurité. C'est un incident sans conséquence. 



5) Que pensez-vous de l'emballement autour de cette corrélation? En France certains média ont publié des articles faisant le lien, ce qui a semblé créer plus d'inquiétudes encore (alors qu'aucun lien n'était attesté par les agences de santé).

La presse française grand public est très en retard sur celle des pays anglophones quand il s'agit de vérifier les informations scientifiques qu'elle diffuse. 

Il y a régulièrement des articles dans ​The New York TImes (aux USA) ou The Guardian (en G-B) sur des sujets de santé, écrits par des journalistes scientifiques indépendantes et respectées, pesant le pour et le contre. 

En France, la presse est constamment sensationnaliste et terroriste, les journalistes n'ont pas toujours la formation scientifique qu'il faut, et les gouvernements ne font rien pour donner à la population des informations fiables et vérifiées. Voyez l'incohérence de l'information sur la pandémie. Je ne suis pas surpris que la même incohérence règne par rapport au vaccin. Quand une population est systématiquement méprisée et mal informée, quand ses inquiétudes ne sont pas prises en compte, il n'est pas surprenant que la confusion règne. 

Questions complémentaires : 

A la différence de beaucoup de femmes je n’ai pas remarqué d’impact sur la durée de min cycle. 
En revanche j’ai ressenti une énorme inflammation de min utérus pendant les 48h suivant la 2ème injection. 
A tel point que j’ai du mettre de la glace sur mon utérus pour me soulager. 
Un douleur encore plus intense que des règles douloureuses alors que je n’avais pas mes règles.. 
Des symptômes de ce type ont ils été répertoriés? 
Certes un vaccin entraîne forcément une réaction inflammatoire (c’est le principe), mais pourquoi celle ci c’est concentrée sur mon utérus? 

La douleur est une perception très personnelle et parfois surprenante. Vous avez ressenti des douleurs dans le bas de votre abdomen, dans la même zone que les douleurs de vos règles. Mais ce type de douleur peut ne pas provenir de l'utérus lui-même. En effet, il est fréquent que le cerveau perçoive comme venant d'un organe donné un signal douloureux qui vient d'un autre organe ; ainsi un ulcère de l'estomac peut provoquer une douleur du dos ; un infarctus une douleur de la mâchoire ou du bras ; une colique néphrétique (un caillou dans le rein) une douleur de la vulve. Pour identifier l'origine d'une douleur, il faut souvent s'aider des autres symptômes présents. 

En ce qui vous concerne, tous les organes du bas de l'abdomen peuvent envoyer des messages douloureux : l'intestin, l'utérus, les uretères, la vessie, les muscles (très nombreux). Comme vous n'aviez pas de saignements ni de symptômes digestifs ou urinaires, il est probable que les douleurs étaient plutôt musculaires. Les muscles psoas, qui sont très volumineux et très profonds, quand ils sont contracturés (et ça peut arriver après une vaccination ou quand on a de la fièvre), provoquent souvent des douleurs du bas-ventre similaires à celles des règles, parfois très intenses. 
Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une "inflammation" à proprement parler car elle n'aurait pas de raison de se "localiser" dans le bas de l'abdomen. Si inflammation il y avait (et il y en a de nombreuses formes), vous auriez eu d'autres symptômes que ceux-là. 
Les maux d'abdomen, souvent accompagnés de courbatures (du dos, des jambes) sont courants après une vaccination, comme pendant une maladie infectieuse virale (grippe, par exemple). Ils sont plus fréquents chez les enfants mais les adultes aussi peuvent les ressentir. Je pense que c'est ce qui vous est arrivé. 


​(A suivre dans cet article , avec des réponses à des questions individuelles. Si vous en avez, envoyez les moi à ecoledessoignants @ gmail.com) 

Martin WInckler