Je mets sur Facebook le
« post » suivant :
« Le refus (par un.e patient.e)
de recevoir certains soins ne justifie nullement de la part du médecin de
cesser de le/la suivre médicalement - ni de lui faire signer quoi que ce soit.
C'est la compagnie d'assurances médicales MACSF qui le dit... »
Voici l’article publié par la plus
grande compagnie d’assurances médicales française. Qui sait ce qu’elle dit en
terme de jurisprudence.
Sous le post, un médecin commente :
Comme
le la patient e peut refuser des soins, un médecin peut se sentir éthiquement
en difficulté et refuser de soigner un patient. La réciprocité est la base de
la confiance.
MW : Tu oublies que le soignant
est au service du patient. Ce n'est pas au soignant de dicter les conditions du
soin. C'est au patient de dire comment il veut qu'on le soigne. Et là, le
soignant peut dire "Je vais vous soigner en respectant vos voeux" ou
se démettre. Dans mon esprit, se démettre n'est éthiquement acceptable que
dans un tout petit nombre de cas. Le fait de porter un voile ou de ne pas
vouloir être transfusé, ou de ne pas vouloir se déshabiller ne sont pas des
raisons suffisantes pour refuser de soigner quelqu'un. Ce sont juste des
prétextes pour le soignant de dire "J'ai des préjugés à votre égard".
D'accord.
Mais si le refus de se déshabiller t'empêche d'examiner correctement le patient
et entraîne une conclusion erronée de l'examen, cela met en danger le patient.
Le risque légal est toujours pour le soignant. La confiance réciproque est
importante. Le médecin a le droit de refuser de faire une ordonnance non datee
("comme ça je vais chercher mon somnifère quand je veux") de faire un
faux certificat (je suis contre les vaccins.mais sans certificat je ne peux pas
inscrire mes enfants à l'école....)
MW Il n'y a aucun risque légal pour
un médecin (toi, en l'occurrence) à respecter ce qu'un•e patient•e demande et qui est parfaitement légal, dès le moment où tu
définis clairement pour elle ce que tu peux ou non faire avec ses réserves et/ou restrictions. Interroge les compagnies
d'assurances et les avocats. Les patiente•e•s portent plainte quand on leur ment et
quand on ne les respecte pas. Pas quand on les respecte. Il.le.s portent plainte
quand on ne les examine pas après qu''ils/elles l'ont demandé ! Pas quand on ne les force
pas à être examiné•e•s !
Tu as parfaitement le droit de refuser de faire quelque chose d'illégal (une ordonnance ou un certificat de complaisance). Mais personne ne peut te poursuivre pour avoir respecté ce que le patient te demande quand ça fait partie de ce que le code de déontologie te dit de respecter.
Tu as parfaitement le droit de refuser de faire quelque chose d'illégal (une ordonnance ou un certificat de complaisance). Mais personne ne peut te poursuivre pour avoir respecté ce que le patient te demande quand ça fait partie de ce que le code de déontologie te dit de respecter.
Ne mets pas
la responsabilité légale là où elle ne se trouve pas. C'est spécieux, et encore
une fois, c'est à mille lieues de la réalité observée par ceux-là même qui sont
au centre des plaintes : les avocats, les juges et les assureurs.
Et puisque tu dis
que la confiance réciproque est importante, pourquoi ne pas faire confiance à
la personne qui te dit : "Je ne veux pas être examiné•e mais je
collaborerai du mieux possible avec ce que vous me demandez pour être soigné•e" ?
Il m'est arrivé
des dizaines de fois dans ma carrière de ne pas examiner quelqu'un à sa
demande. Je n'ai pas eu une plainte. Pas une. En vingt-cinq ans. Tes arguments
me rappellent ceux des chirurgiens qui refusaient des ligatures de trompe
(avant 2001) en disant "Je ne veux pas que vous portiez plainte contre
moi." Je n'ai jamais vu une LT demandée et obtenue par une femme donner lieu à une
plainte par cette même femme plus tard.
En revanche, j'ai vu beaucoup de LT imposées à des femmes (ou
"autorisées" par le mari pendant qu'elles étaient sous AG d'une césarienne)
pour lesquelles les femmes qui se retrouvaient stérilisées à leur insu étaient dissuadées de porter plainte.
J'ai entendu des dizaines
de témoignages de femmes ayant été abusées ignoblement par des médecins et que
l'Ordre ne voulait pas écouter. Je n'ai jamais vu quiconque porter plainte
contre un médecin qui lui avait foutu la paix.
Dans quel monde vis-tu,
exactement ? Si tu as peur de ne pas savoir poser un diagnostic correct, dis le à la personne en question. Et cherches d'autres moyens de le faire, c'est pas la technologie qui manque !!!! Comment fait-on avec une
personne dans le coma ou aphasique, ou qui ne parle pas la langue, ou un enfant qui ne se
laisse pas examiner ?
Et d'ailleurs, combien y a-t-il de personnes qui REFUSENT de se faire
examiner dans une journée de médecin ? Combien, en revanche, y a t-il de
personnes que les médecins n'examinent pas, par fatigue, par énervement, par
manque de temps, par mépris ou par dégoût ?
Tu crois vraiment que les problèmes
vient des quelques personnes qui refuseraient ? Vraiment ?
Tu te penses
vraiment mauvais médecin au point de tout fonder sur l'examen clinique et de
n'apporter aucun crédit à la RELATION que tu vas établir avec cette personne en
l'écoutant et en parlant avec elle, et en la rassurant, et en la respectant ?
Vraiment ????
Si tu as vraiment
peur sur le plan légal, c'est simple : écris, toi, soussigné, que le patient
a refusé de se faire examiner, et remets-lui une copie signée de la lettre,
en gardant l'original, daté. Il ou elle n'a pas besoin de la signer, il suffit
de la scanner et de te l'envoyer à toi-même (ou à ta compagnie d'assurance) par courriel le
jour-même. Tu as ainsi une trace datée de ce que tu as fait et dit. C'est simple et imparable. Documente.
Jour après jour. Et dans dix ans, tu verras que ta peur était infondée. Les
patients à qui tu auras fait confiance te remercieront.
Ca fait dix ans que je
n'ai pas pratiqué, et je reçois des lettres de remerciements encore toutes les
semaines.
Allez. Courage !
Il serait temps de cesser d'avoir
peur des patients comme s'ils étaient tes pires ennemis. On ne peut pas soigner
des gens en ayant peur d'eux. On ne peut rien faire en ayant peur des gens qui
se confient à nous. La confiance, ils nous la portent d'emblée. Ne pas les
respecter parce qu'on a peur d'eux, c'est leur refuser la nôtre.
Marc Zaffran/Martin WInckler
Je ne suis qu'une patiente, plus très jeune, et je me demande si le médecin qui pose son stéthoscope sur 3 épaisseurs de pull, d'une part entend vraiment bien, d'autre part répugne à voir un bout de ma peau ou que je l'accuse de je ne sais quoi.
RépondreSupprimerDepuis quelques années, je fais des cures (arthroses rhumatismes) dont je me trouve très bien. Aucun médecin de cure ne m'a fait déshabiller.
J'aurais eu un vilain bobo, une vilaine mycose ou je ne sais quoi, j'aurais eu mon attestation quand même.
J'ai même trouvé que ces sortes de consultations bâclées sont aussi des arnaques à la sécurité sociale
Je suis absolument d'accord avec vous. Il y a un juste milieu entre ne pas faire déshabiller du tout et imposer un examen entièrement nu.e. (Ce que trop de médecins ont tendance à faire aussi.) Dans les deux cas, les professionnel.le.s ne font pas bien leur travail.
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