Tel qu’il est dispensé à l’heure actuelle, l’enseignement de la médecine en France est, dans ses grandes lignes, inadapté aux besoins de la population ET contraire aux aspirations de nombreux étudiants:
- Il n'est pas centré sur la relation de soin, mais sur la prescription.
- Il est dispensé à 95 % par des spécialistes
hospitaliers hyperspécialisés et techniciens, non par des praticien.ne.s de
terrain – alors même que les besoins de la plus grande partie de la population
ne sont pas des soins spécialisés…
- Il ne tient pas compte de la perception par les patients de ce que sont la
maladie et le soin. Il s'intéresse essentiellement à la pathologie et non aux
innombrables variantes possibles de la "normalité".
- Il impose, tant sur le plan pratique que par
son contenu, des modèles archaïques et moralement inacceptables : ainsi,
enseigner l'examen gynécologique ou le toucher rectal sur des patient.e.s sous
anesthésie générale qui n'en savent rien, ce n'est pas tolérable ; laisser
entendre que le médecin est un être supérieur qui sait mieux que les patients
ce qui est bon pour eux, ce n'est pas tolérable.
Et ce n'est pas du soin.
Prenons les choses à rebours : former des médecins,
c'est avant tout former des soignants et non des techniciens ; les patient.e.s
et les praticien.ne.s de terrain en savent plus sur le soin que les
hospitalo-universitaires. Praticien.ne.s de terrain et patient.e.s doivent
pouvoir s'exprimer et proposer aux étudiant.e.s leur savoir, leur savoir-faire,
leurs réflexions.
Imaginons un site internet, à la fois revue en
ligne et base de données, destiné aux étudiants en médecine francophones qui
cherchent des réponses (ou veulent savoir quelles questions on se pose) hors de
l’enseignement en faculté.
Ce serait un site coopératif, alimenté par les
internautes (usagers et professionnels et étudiants), qui veulent des médecins
qui ne soient pas « formatés ».
Il contribuerait à former es soignants, pas des
docteurs.
Ce serait un site dont l’enseignement viendrait
de la base, non du sommet ; de la vie quotidienne tout autant, sinon plus,
que de la situation hyperspécialisée.
Ce serait
un site où on poserait les questions qu’on ne pose jamais ; où on remettrait en
question les dogmes et les habitudes archaïques ; où on partagerait le
savoir de manière informelle, sous des formes pédagogiques non soumises à la
hiérarchie.
(NB : Ce ne serait pas un forum sur
les difficultés politiques et/ou syndicales et/ou économiques des étudiants ou
praticiens en exercice : il y a d’autres sites pour ça.)
Les articles seraient écrits par toute personne
qui s’intéresse au soin et dispose d'une expérience à transmettre : patient.e, professionnel.le.s
de santé, enseignant.e.s, chercheurs en sciences humaines et d’un point de vue
général tout.e personne ayant une expérience et des réflexions à partager sur
le sujet. Les personnes vivant/exerçant dans d’autres pays que la France et
désirant apporter leur contribution sont les bienvenues, car l'arrogance culturelle
hexagonale n'épargne pas les facultés de médecine, et nous avons beaucoup à
apprendre des expériences vécues ailleurs...
La démarche d'écriture d'un article est simple,
elle vise à répondre à la question suivante :
« Si on me confiait la formation d’un.e
étudiant.e en médecine, quel enseignement pourrais-je puiser dans mon
expérience pour l’aider à devenir un.e soignant.e digne de ce nom ? »
Cet enseignement pourrait être factuel ou
intellectuel. Il pourrait être pratique ou réflexif. Penser, ça s’apprend. Apprendre
à penser autrement que dans les cases, que sur les sentiers
battus, c'est encore mieux.
On aurait le droit d'y publier des textes légers. (Il n'est pas interdit, il est même souhaitable, d'apprendre aussi en s'amusant.)
On aurait le droit d'y publier des textes légers. (Il n'est pas interdit, il est même souhaitable, d'apprendre aussi en s'amusant.)
Ce blog est le banc d'essai de ce site "idéal".
C'est un blog participatif.
Il est ouvert à toutes et à tous.
Toutes les contributions sont les bienvenues.
C'est un blog participatif.
Il est ouvert à toutes et à tous.
Toutes les contributions sont les bienvenues.
J'aimerais y publier des articles courts (entre une et quatre pages maxi), ou des feuilletons (pas plus de 2 pages à la fois) couvrant tous les domaines du soin.
Le contenu portera sur trois domaines
principaux :
- la relation de soin et la manière dont elle
devrait être enseignée (les exemples de ce qu'il ne faut pas faire sont les bienvenus...)
- la pratique et la demande de soin au
quotidien, que ce soit à l’hôpital ou en ville
- l’éthique du soin vue par les professionnels
ET les usagers
Pour les articles fondés sur des connaissances
scientifiques avérées, les sources doivent être citées par des références/liens
en fin d’article.
S’il s’agit de points de vue ou d’opinions ou de
notions non démontrées scientifiquement, ils doivent être clairement présentés
comme tels.
S’il s’agit de témoignages, l’anonymat des
auteur.e.s sera préservé à leur demande.
Dans le cas d’articles pratiques ou didactiques,
les auteurs réviseront eux-mêmes périodiquement le contenu (tous les ans, par
exemple) pour y intégrer les connaissances récentes.
Chaque contributeur/trice sera responsable de
ses contributions ; celles-ci seront signées du patronyme
ou d’un pseudonyme, ce qui permettra, sans nécessairement identifier les
auteurs, de les joindre personnellement par courriel (indiqué sous la
signature). Les auteurs des articles resteront en tout temps propriétaires du
contenu. Un article publié ne pourra être modifié, complété, supprimé (par l'équipe gérant le blog) que sur la demande écrite de
l'auteur.
En attendant les premiers articles, je
vous propose de contribuer à un petit exercice amusant :
A vous de jouer !
Marc Zaffran/Martin Winckler
ecoledessoignants@gmail.com.
aucun commentaire ... ça ne m'étonne pas.
RépondreSupprimerSur la forme, ce partis pris d'essayer d'avoir une forme masculine et une forme féminine sur certains adjectifs et noms communs relève d'une démagogie féministe. La langue Française a des codes, probablement archaïques, qui pourraient être modernisés, mais surement pas par la forme que vous employez ici.
Sur le fond, reléguer l'enseignement de la médecine à une vision centrée sur la prescription est très réducteur. L'essentiel des études de médecine si vous en avez quelques souvenirs, est constitué de savoirs fondamentaux (anatomie, biochimie, biologie, physiologie, biophysique ..) suivis de l'apprentissage de la sémiologie puis de la connaissance des maladies: celles décrites par nos pairs depuis les siècles précédents, et celles de découvertes récentes.
C'est tout ce savoir qui constitue la base de réflexion qui justifie la position du médecin.
La thérapeutique vient bien en amont, et occupe une part très pauvre finalement des études.
Quand à baser l'apprentissage de la médecine sur la relation de soins, je crains que cette solution n'aboutisse finalement qu'à une situation de manipulation basée sur des recettes et des méthodes, comme ce qui existe actuellement dans le management des entreprises. La relation médecin malade doit rester une relation humaine basée sur une confiance réciproque