19 janvier 2015/Révisé le 4 novembre 2017
En 2015 une fresque représentant un viol collectif (ou, selon certains, une orgie) peinte au mur de l'internat (local des résidents) au CHU de Clermont-Ferrand faisait couler de l'encre, après que des "bulles" y avaient été ajoutées pour suggérer que la femme violée pourrait être la ministre de la santé de l'époque, en représailles de la loi qu'elle voulait mettre en application. Même sans le discours surajouté, particulièrement odieux, la fresque elle-même posait problème.
Deux ans plus tard, le problème n'est pas enterré : à l'automne 2017, Martin Hirsch, patron de l'APHP, envisageait de repeindre les salles de garde (et donc, leurs fresques). Dans un article violent (et il faut le dire, assez nauséabond) paru dans le Figaro, des "sommités" médicales s'insurgeaient contre ce "retour de la morale" - comme si la morale devait être absente des lieux de soins et de formation des soignants...
Deux ans plus tard, le problème n'est pas enterré : à l'automne 2017, Martin Hirsch, patron de l'APHP, envisageait de repeindre les salles de garde (et donc, leurs fresques). Dans un article violent (et il faut le dire, assez nauséabond) paru dans le Figaro, des "sommités" médicales s'insurgeaient contre ce "retour de la morale" - comme si la morale devait être absente des lieux de soins et de formation des soignants...
Les défenseurs des fresques - pour qui elles font partie des "coutumes", de "l'histoire des hôpitaux", de la "culture des internes" - voient dans le rejet de ces "œuvres d'art" (qui sont monnaie courante dans les internats, comme on peut le voir dans le film de Thomas Lilti, Hippocrate), une manifestation du "politiquement correct". Dénoncer ces fresques et demander qu'elles soient effacées, est-ce de l'intolérance et le rejet de la libre expression ?
Quelques réflexions toutes personnelles.
La liberté d'expression doit-elle être défendue ? Assurément. Mais une fresque pornographique dans un internat, ce n'est pas simplement de la " libre expression "
Je suis de ceux qui pensent que tout peut se dire, sur tout et sous toutes les formes, à condition d'en assumer le contenu, le sens et les conséquences. Ecrire un livre, tourner un film, peindre un tableau librement sont des libertés que je défends, pour les autres comme pour moi. Toute personne a le droit d'exprimer ce quelle veut, y compris dessiner des BD pornographiques si ça lui chante. Et cela, parce que personne n'est obligé de les regarder. Pas plus que quiconque n'est obligé de lire mes livres ou les billets de ce blog.
La liberté d'expression (et les lois qui la protègent) a en effet pour objet premier de permettre l'expression de ceux qui s'opposent à l'arbitraire, et non d'en imposer de nouveaux. La liberté d'expression a pour but de servir de contre-pouvoir, et non d'opprimer.
Quand Sade est enfermé pour pornographie, c'est par le pouvoir politique. Quand Flaubert est poursuivi pour avoir publié Madame Bovary, c'est pour "outrage à la morale publique et religieuse" – pareil pour La religieuse de Jacques Rivette (1967). Et si "L'origine du monde" de Courbet n'a pas été exposée en public avant la fin du XXe siècle, c'est en raison de la pudibonderie des musées nationaux. Le pouvoir (ou la classe dominante) choisit pour les autres ce qu'elle leur permet de voir et de montrer.
S'il est indispensable que les artistes puissent écrire, composer et peindre c'est pour que tous ceux qui veulent les entendre, les voir, les lire, puissent le faire librement – même ceux qui ne sont pas au pouvoir. Et Justine, Madame Bovary, La Religieuse ou "L'origine du monde" n'oppriment personne. Pour autant, devons-nous tous être contraints à lire Sade, ou Flaubert, à voir La Religieuse ou à nous coller le nez sur "L'origine du monde" ? Non ! Nous voulons pouvoir choisir ce que nous regardons ou lisons. La liberté d'expression, c'est aussi la liberté de ne pas regarder et de ne pas lire. C'est aussi, et surtout, la liberté de ne pas se plier aux goûts de la majorité – ou d'une minorité agissante.
La différence entre contrainte et liberté d'expression est la même qu'entre une fresque pornographique dans un lieu public et ce texte : l'une, on la subit sans l'avoir choisi ; l'autre, on ne le lit que parce qu'on choisit de le faire.
La différence entre contrainte et liberté d'expression est la même qu'entre une fresque pornographique dans un lieu public et ce texte : l'une, on la subit sans l'avoir choisi ; l'autre, on ne le lit que parce qu'on choisit de le faire.
Les internats ne sont pas les "espaces réservés" des médecins ou des zones de non-droit
Nous ne sommes plus sous l'Ancien Régime, époque où les aristocrates pouvaient jouir sans partage des lieux et des privilèges de leur choix. Un internat n'est pas un club privé, c'est un bâtiment mis à la disposition de salariés de l'hôpital (les internes, les étudiants, les médecins, mais pas seulement) et où circulent des personnes de sensibilités très différentes.
Le mur d'une salle d'internat n'est pas un "lieu d'expression libre" comme l'est un journal, un livre, un film – ou un tableau d'affichage prévu à cet effet. Et, dans un internat, la loi s'applique. Il ne serait pas toléré qu'on y peigne des scènes racistes, pédophiles ou appelant à la haine. Pourquoi serait-il toléré qu'on y peigne des fresques pornographiques, des viols ou des orgies ?
Le mur d'une salle d'internat n'est pas un "lieu d'expression libre" comme l'est un journal, un livre, un film – ou un tableau d'affichage prévu à cet effet. Et, dans un internat, la loi s'applique. Il ne serait pas toléré qu'on y peigne des scènes racistes, pédophiles ou appelant à la haine. Pourquoi serait-il toléré qu'on y peigne des fresques pornographiques, des viols ou des orgies ?
Personne n'empêche les étudiants en médecine d'écrire ou de peindre et de publier ou d'exposer leurs tableaux – fussent-ils pornographiques - dans des lieux dédiés à cet effet. Mais quelle "liberté d'expression" y a-t-il dans le fait de décorer une salle de garde de fresques sexistes (ou au moins terriblement ambiguës) quand ces fresques sont imposées par certains au regard de tou.te.s, y compris de celles et ceux qui n'ont rien demandé ?
Quel "pouvoir" ces fresques contestent-t-elles ? Aucun. Elle confortent, en revanche, des valeurs machistes et sexistes valorisées par - parce que consubstantielles à - beaucoup de formes de pouvoir.
Quel "pouvoir" ces fresques contestent-t-elles ? Aucun. Elle confortent, en revanche, des valeurs machistes et sexistes valorisées par - parce que consubstantielles à - beaucoup de formes de pouvoir.
Une fresque qui s'impose et contraint tous les usagers d'un lieu à subir des représentations sexistes n'est pas une manifestation de liberté. C'est juste une brutalité (mal) travestie. La liberté ne peut pas se construire sur la contrainte ou l'insulte d'autrui. La liberté, c'est l'absence de contrainte pour tous et pour toutes. Une expression qui contraint ou insulte, ce n'est pas une liberté, mais une dictature. Et demander que ce type de fresque soit banni d'un lieu public, ce n'est pas plus "politiquement correct" ou "intolérant" que réclamer qu'une caricature raciste ou antisémite soit supprimée et son auteur puni.
De plus, la pornographie des salles de garde n'est ni neutre, ni anodine, ni insignifiante.
Demander qu'on ne peigne plus (et non "qu'on interdise") de fresques pornographiques dans les internats, est-ce le "rejet d'un patrimoine historique" ? (Oui, oui, vous avez bien lu !)
Certains articles ou commentaires soulignent que pour les défenseurs de ces fresques, ce type de représentation est "naturel" : la proximité de la mort justifie que, depuis des lustres, les étudiants en médecine se "défoulent" ; s'élever contre ces manifestations c'est ne pas comprendre le caractère "historique" "cathartique" de l' "art" des salles de garde.
Ce type d'argument ne tient pas.
D'abord, parce même si une représentation douteuse était acceptable autrefois, ça ne la rend pas acceptable aujourd'hui. Ainsi, par exemple, les représentations des femmes "faciles" et des prostituées comme vectrices de maladies étaient monnaie courante pendant la seconde guerre mondiale. On peut les voir dans des textes historiques, mais il n'est plus question aujourd'hui de considérer comme une représentation "acceptable". Bref, le respect des personnes grandit, malgré les préjugés et les représentations anciennes. Pourquoi les médecins seraient-ils dispensés du respect attendu de tout un chacun à l'égard d'autrui, et en particulier des femmes ?
L'argumentation "historique" sous-entend également que la pornographie est une manière légitime de se "défouler", sans s'interroger sur sa dimension sexiste et misogyne. Ses tenants "oublient" de rappeler toute la dimension historique, à savoir que jusqu'à très récemment, les médecins étaient presque tous des hommes et que leur autorité (et leur domination, y compris sexuelle) s'imposait aux autres professionnels de santé - en majorité des femmes. Parler de "défoulement" en omettant de prendre en compte la dimension aristocratique et machiste de la profession médicale jusqu'à 1968 (et encore aujourd'hui), c'est un peu comme suggérer que "finalement, le colonialisme a fait du bien aux pays colonisés" - autrement dit, c'est crapuleux.
La culture médicale des salles de garde, c'était aussi – et c'est encore, dans le langage, l'imagerie et le comportement de certains étudiants en médecine et de leurs patrons (en particulier dans les amphis de première année, mais pas seulement) – la glorification du "droit de cuissage", des "initiations", des bizutages mais aussi les insultes sexistes, homophobes, transphobes, racistes. Les fresques pornographiques ne sont pas une simple "expression de défoulement", elles sont l'une des manifestations de la "culture" indéfendable – et pour cela longtemps cachée, et aujourd'hui seulement plus visible – d'une grande partie du monde médical français. Et je ne suis pas le seul médecin formé en France à souligner ce sexisme ordinaire.
L'argument est d'autant plus foireux que la "proximité de la mort", sauf erreur de ma part, concerne tout autant les infirmières et les aides-soignant.e.s - lesquel.le.s ne semblent pas du tout porté.e.s à badigeonner les murs avec des fresques porno. Et encore plus les malades, qui sont tout de même les plus menacés par la mort, dans les hôpitaux (je crois) et qui n'en sont pas moins capables, pour beaucoup de tenir un pinceau !!!
Toutefois, si l'on surprenait un malade ou une infirmière en train de peindre un phallus sur un mur, on les mettrait sous tranquillisant ou à la porte ; ou, comme on le fait avec les artistes de rues qui couvrent les murs de leurs tags (non sexuels), on leur collerait une amende. Mais l'on tolère sans souci ce comportement chez des étudiants qui, au fil des siècles, ont été dans leur immense majorité des gosses de riches. Deux poids, deux mesures, on le voit :
La "catharsis" dans les fresques, c'est le propre de l'élite.
Le tag et la dégradation de bien public, c'est pour les pauvres.
L'"orgie symbolique" c'est pour l'élite.
Les pauvres et les immigrants, eux, sont juste bons à pratiquer les viols "à la tournante". Car des viols collectifs dans une faculté de médecine, soyons sérieux, ça n'existe pas !!!
Quant au caractère "universel" des fresques...
Est-ce que ces fresques et la mentalité élitiste et machiste qu'elles expriment reflètent l'état d'esprit de tous les médecins et étudiants en médecine de France ? Bien sûr que non.
Alors qu'on ne fasse pas comme si elles étaient consensuelles - elles ne le sont pas. Et n'acceptons pas que certains les brandissent comme des manifestations "exemplaires" du vécu émotionnel des étudiants, ou comme une expression "noble"de la "souffrance symbolique" des médecins, expression qu'il conviendrait alors de considérer comme "légitime".
La souffrance réelle des étudiants ne se traduit pas par des fresques mais par le suicide, le burn-out, l'épuisement - lesquels ne sont pas du tout pris en charge par l'institution médicale, qui en est parfois la première responsable !!!
L'argument est d'autant plus foireux que la "proximité de la mort", sauf erreur de ma part, concerne tout autant les infirmières et les aides-soignant.e.s - lesquel.le.s ne semblent pas du tout porté.e.s à badigeonner les murs avec des fresques porno. Et encore plus les malades, qui sont tout de même les plus menacés par la mort, dans les hôpitaux (je crois) et qui n'en sont pas moins capables, pour beaucoup de tenir un pinceau !!!
Toutefois, si l'on surprenait un malade ou une infirmière en train de peindre un phallus sur un mur, on les mettrait sous tranquillisant ou à la porte ; ou, comme on le fait avec les artistes de rues qui couvrent les murs de leurs tags (non sexuels), on leur collerait une amende. Mais l'on tolère sans souci ce comportement chez des étudiants qui, au fil des siècles, ont été dans leur immense majorité des gosses de riches. Deux poids, deux mesures, on le voit :
La "catharsis" dans les fresques, c'est le propre de l'élite.
Le tag et la dégradation de bien public, c'est pour les pauvres.
L'"orgie symbolique" c'est pour l'élite.
Les pauvres et les immigrants, eux, sont juste bons à pratiquer les viols "à la tournante". Car des viols collectifs dans une faculté de médecine, soyons sérieux, ça n'existe pas !!!
Quant au caractère "universel" des fresques...
Est-ce que ces fresques et la mentalité élitiste et machiste qu'elles expriment reflètent l'état d'esprit de tous les médecins et étudiants en médecine de France ? Bien sûr que non.
Alors qu'on ne fasse pas comme si elles étaient consensuelles - elles ne le sont pas. Et n'acceptons pas que certains les brandissent comme des manifestations "exemplaires" du vécu émotionnel des étudiants, ou comme une expression "noble"de la "souffrance symbolique" des médecins, expression qu'il conviendrait alors de considérer comme "légitime".
La souffrance réelle des étudiants ne se traduit pas par des fresques mais par le suicide, le burn-out, l'épuisement - lesquels ne sont pas du tout pris en charge par l'institution médicale, qui en est parfois la première responsable !!!
La pornographie médicale n'a rien de légitime. Pas plus que l'enseignement de l'examen gynécologique ou de l'examen de la prostate sur des patient.e.s endormi.e.s à qui on n'a rien demandé.
Ah, mais alors, me dira-t-on, vous voulez aussi interdire les "tonus" (fêtes), les chansons paillardes et les spectacles satiriques mis en scène par les carabins ?
Nullement. Si faire la fête consiste à chanter des chansons, boire, se moquer de ses profs et interagir les uns avec les autres sans que personne ne soit contraint à participer, alors rien ne justifie de les interdire ou de les condamner. Mais si ces fêtes sont – explicitement ou implicitement – des prétextes aux insultes ou pour exiger des un.e.s ou des autres qu'ils/elles se déshabillent, se prêtent à des jeux humiliants, ou soient violé.e.s, alors oui, elles sont intolérables, comme le sont les bizutages et autres "initiations". La sexualité doit être une liberté, et je revendique pour chacune et chacun le droit de pratiquer celle qui lui plaît. Mais je m'insurgerai toujours contre les pressions morales ou physiques qui s'exercent sur celles et ceux qui n'en veulent pas. (Et, en matière de harcèlement moral ou sexuel, on sait bien que le pouvoir n'est pas du côté de celles ou ceux qui disent "Non", mais du côté de ceux qui pensent que le "oui" va de soi.[1])
L' "esprit carabin" que brandissent les chantres de la pornographie des salles de gardes comme "art", n'est pas juste une manière de s'amuser, c'est la rémanence d'une mentalité archaïque, qui perdure aujourd'hui.
D'ailleurs, à entendre certains de leurs défenseurs, il semble que ces fresques n'existent que dans les internats français ; elles expliqueraient ainsi que les médecins français sont les plus équilibrés au monde, sans doute. On se demande comment les étudiants en médecine se débrouillent pour "décompresser" dans d'autres pays...
Il faut avoir, comme Patrice Josset, professeur d'histoire de la médecine, un sacré culot pour répondre, sans rire, à une question du quotidien 20 minutes :
D'ailleurs, à entendre certains de leurs défenseurs, il semble que ces fresques n'existent que dans les internats français ; elles expliqueraient ainsi que les médecins français sont les plus équilibrés au monde, sans doute. On se demande comment les étudiants en médecine se débrouillent pour "décompresser" dans d'autres pays...
Il faut avoir, comme Patrice Josset, professeur d'histoire de la médecine, un sacré culot pour répondre, sans rire, à une question du quotidien 20 minutes :
"Q : Les femmes ne perçoivent-elles pas ces fresques différemment des hommes ?
R: L’arrivée des femmes dans les salles de garde dans les années 1970, dans une ambiance jusqu’ici 100% masculine, a apporté des changements. Une partie des femmes est à l’aise avec cet univers, et l’autre est terrifiée."
Pour cet "historien", les femmes médecins n'ont que deux sensibilités possibles : l'aise ou la terreur. Il n'est pas concevable qu'une femme médecin soit en colère, révoltée, dégoûtée ou insultée par l' "art" qu'il entend défendre. Belle finesse d'analyse. Et quelle manifestation de paternalisme machiste !
Allez, la "catharsis" a bon dos !
On peut aussi voir plus simplement la pornographie des salles de garde comme l'expression de rites de passage anciens, essentiellement masculins, puisqu'ils louent avant tout la virilité comme norme, le "passage" de la jeune-fille-sage à la femelle-en-rut comme transformation souhaitable - et cela, en manifestant le plus grand mépris pour les "impotents", les "vieilles filles" et les "pédés" - la sodomie comme signe d'accomplissement de ceux qui l'imposent et d'infériorité/soumission/leçon bien méritée de celles et ceux qui la subissent est d'ailleurs un thème récurrent de cette imagerie, comme des chansons paillardes. Et là encore, ce n'est pas juste moi qui le dis, mais les dizaines d'entrées consignées sur le site "Paye ta blouse - témoignages de sexisme en milieu hospitalier"
Le commentaire de "Dude" (voir plus bas dans les commentaires) est à cet égard révélateur : les internes, "les vrais, les tatoués", savent que l'internat est leur lieu réservé, et qu'en y entrant, on en accepte les règles. Ceux qui ne sont pas contents, qu'ils aillent manger ailleurs !
Belle mentalité, qui n'a rien à envier à celles de certaines "Frat Houses" américaines (je vous renvoie à votre télésérie habituelle), et vise essentiellement à constituer un club privé, auquel n'appartiendront que celles et ceux qui se plient (et font appliquer) les consignes. Ce type de fonctionnement relève d'une mentalité d'aristocrates modèle Ancien régime et de groupes sectaires, non de soignants voués à se soucier des autres - de tou.te.s les autres, sans préjugé ni discrimination.
Les enseignants des facs de médecine sont responsables des "valeurs" qu'ils transmettent – et de celles qu'ils tolèrent ou cautionnent chez les étudiants
Il est plus facile de laisser les étudiants régler (mal) les frustrations accumulées pendant la journée, lorsqu'ils se font harceler par leurs patrons, que de prévenir ces frustrations. Et c'est ce que font les enseignants des facultés, du Doyen au professeurs en chaire, en tolérant – voire, en participant – aux "agapes" des étudiants.
Ces mêmes enseignants, anciens étudiants "paillards", "carabins" et partisans d'un "sain défoulement", dénoncent sans vergogne les ravages de la pornographie (la vraie, la hard, celle des films et des sites X) parmi les adolescents et les adultes qui n'ont pas eu le privilège d'étudier la médecine ; comme s'ils n'en avaient pas consommé eux-mêmes larga manu ! Ce faisant, ils démontrent que l'imagerie des salles de garde a tout d'une idéologie de classe : la pornographie "saine" "cathartique", peinte à la main sur les murs blancs de l'hôpital est réservée aux initiés, à l'élite habilitée à toucher, manipuler, diagnostiquer et traiter (bien ou mal) les corps humains ; la pornographie "malsaine", pathologique, délétère, c'est pour les non-médecins.
Sans rire.
Qu'on ne me fasse pas dire, encore une fois, ce que je n'ai pas dit. Libre à chacun de consommer ou de produire la pornographie qu'il veut. C'est une affaire privée, et ni l'Etat, ni les bonnes mœurs n'ont à s'en mêler. Mais qu'on ne l'impose à personne. Et surtout, qu'on n'en fasse pas une preuve de bonne santé mentale des médecins !!!
Les actes sexistes (symboliques ou physiques) ne sont pas excusables de la part des étudiants en médecine ; ce qui est encore moins excusable, beaucoup plus grave, mais très significatif, c'est l'absence de condamnation, voire la défense de ces actes par ceux-là qui prétendent enseigner les règles de comportement professionnel.
Faut-il s'en étonner ? Aujourd'hui encore en France, beaucoup de cours de médecine, de consultations publiques et privées, de palabres entre confrères, d'échanges de couloirs et de discussions au lit des malades ou au-dessus des champs opératoires sont émaillés de commentaires graveleux, insultants, méprisants pour les femmes, les personnes homosexuelles ou intersexuées, les personnes racisées, les migrant.es et les immigrant.es, les sans-abri, les habitant.es des zones rurales ou des quartiers défavorisés, les personnes souffrant de maladies mentales, et bien d'autres.
Les actes sexistes (symboliques ou physiques) ne sont pas excusables de la part des étudiants en médecine ; ce qui est encore moins excusable, beaucoup plus grave, mais très significatif, c'est l'absence de condamnation, voire la défense de ces actes par ceux-là qui prétendent enseigner les règles de comportement professionnel.
Faut-il s'en étonner ? Aujourd'hui encore en France, beaucoup de cours de médecine, de consultations publiques et privées, de palabres entre confrères, d'échanges de couloirs et de discussions au lit des malades ou au-dessus des champs opératoires sont émaillés de commentaires graveleux, insultants, méprisants pour les femmes, les personnes homosexuelles ou intersexuées, les personnes racisées, les migrant.es et les immigrant.es, les sans-abri, les habitant.es des zones rurales ou des quartiers défavorisés, les personnes souffrant de maladies mentales, et bien d'autres.
Une grande partie de ce corps médical enseignant se pose en parangon de vertu alors qu'elle tolère non seulement sur les lieux de travail, mais aussi ceux où les étudiants prennent leurs repas, leurs gardes et leurs cuites, une culture ouvertement sexiste, machiste et élitiste.
Les fresques des salles de garde ne sont, en vérité, que la (toute petite) partie émergée d'un très gros iceberg.
Marc Zaffran/Martin Winckler
[1] Les "défenseurs" de la fresque de l'internat de Clermont-Ferrand déclarent, sans rire : "Elle ne représente pas un viol collectif, mais un rapport consenti". C'est fou ce que ça ressemble à ce que disent les vrais violeurs…
Tout simplement merci! Après lecture de nombreux commentaires sur ladite fresque défendant une "culture" , un "humour carabin" des étudiants en médecine, des "oh ça va c'est un rapport consenti" et compagnie, j'étais juste impressionnée par la banalisation d'une telle scène sur un mur à la vue de tous. Si j'avais été interne en médecine, sincèrement, déjeuner devant une telle fresque m'aurait dérangé, en tant que femme, en tant que mère, en tant que personne. Vous redorez le blason du corps médical, qui a mes yeux, en avait pris un sacré coup suite à toute cette affaire!
RépondreSupprimerParlons quand même de l'arbre: la photo d'une fresque représentant une femme sur le dos object de l'activité sexuelle de nombreuses personnes accompagnée de bulles d'actualité se référant au projet de réforme de santé a été postée sur face book accompagnée de menaces envers la femme ministre de la santé et la porte parole d'un groupe féministe qui se scandalisa, ainsi que la ministre, de ce qui devenait une menace de viol est maintenant victime de harcèlement téléphonique: http://www.francetvinfo.fr/sante/la-polemique-sur-la-fresque-porno-au-chu-de-clermont-ferrand-en-quatre-actes_803255.html
SupprimerMerci, ça fait du bien de vous lire après les commentaires des médias médicaux qui hurlent à la censure.. Alors la liberté d'expression c'est pour les bobos de Charlie seulement, les médecins n'ont pas le droit de s'exprimer selon la tradition bien que la salle de garde soit leur domaine réservé, comment peut-on effacer une oeuvre d'art, solidarité aux internes, etc. Une arrogance et une bêtise de plus en plus difficiles à supporter..
RépondreSupprimerEt une fresque où il n'y aurait que des hommes ca passerait ?
RépondreSupprimerJe ne comprend pas l'argument où l'on différencie l'exposition d'oeuvres dans un musée et celles dans une salle de cantine. il y a des employés dans un musée même des enfants qui sont forcés de venir par leurs parents.
Vous ne voyez pas contre qui ou quoi ce genre de fresque s'opposerait ?
Voyez le comme un doigt fait à vos bonnes mœurs.
Non, une fresque où il n'y aurait que des hommes ça ne passerait pas. Un musée, on choisit d'y entrer. Les fresques de l'internat, c'est comme si on m'imposait de regarder des films porno tout le temps sur la télé d'un café où je vais parler avec mes amis. Si ne vous voyez pas la différence c'est que le doigt, vous l'avez dans les deux yeux, "Anonyme"....
Supprimerje ne suis pas d'accord sur ce point: il existe aussi des self, les internes peuvent aussi ramener leur dejeuner dans le service ou sortir de l'hopital pour dejeuner dans un bistrot. Personne n'est obligé de manger a l'internat, et on ne meurt pas de faim si on n'y va pas. On choisit d'y rentrer en sachant qu'il existe la bas des regles, un esprit, qu'il faut respecter.
SupprimerMais précisément, "Dude", l'internat n'a pas à être annexé par un petit nombre. Il appartient à tous les internes (et les autres soignants habilités à y passer). Le considérer comme un club privé, c'est la manifestation de l'esprit élitiste - et sectaire - qui se traduit par le sexisme et les fresques. Croire que parce qu'on est interne, on dispose librement des murs et de l'usage d'un lieu situé dans un hôpital public, c'est non seulement antidémocratique, c'est vaniteux et... très con. (Oups ! Ma liberté d'expression a dérapé.)
SupprimerLes moyens extérieurs pour manger ne sont pas forcément ouverts aux heures où il arrive qu'on aille manger et peuvent aussi être trop loin. Bien sûr qu'on est obligé de manger à l'internat ! Et pourquoi de plus ceux qui seraient choqués devraient en plus payer leur repas !
Supprimermerci, ça fait du bien de lire ça !
RépondreSupprimer( et c'est si joliment écrit, mes compliments)
j'ai toujours détesté ces fresques et je regrette de ne pas m'être battue contre elles quand j'étais encore interne ! surement on m'aurait traitée de frigide ou de coincé du c. ...
ce n'est finalement que la perversion de quelques-uns imposée à tout le monde
sinon, je travaille en Italie depuis plusieurs années déjà, où ça n'existe absolument pas. Je peux vous assurer que mes collègues ne sont ni plus déséquilibrés ni plus bizarres que les Français: il y a de tout, comme chez nous !
Alors OUI à la disparition des fresques !
Que penser de l' indignation de musulmans face aux "unes" de Charlie Hebdo ? Peut-on d' une part réprouver des actes oui attitudes racistes sexistes antisémites et d' une autre tolérer les injures faites au nom de la liberté d' expression ?
RépondreSupprimerLa question que vous posez est légitime, mais c'est un problème différent et je crois l'avoir clairement expliqué. L'expression des étudiants est toujours possible : au plus fort de la France de droite, je co-publiais un journal d'étudiants sur ronéo, dans les années 70. Aujourd'hui, tous les étudiants peuvent publier ce qu'ils veulent sur blogs ou sites. Sans être inquiétés, mais sans empiéter sur les lieux de partage.
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerj'ai eu une vie estudiantine assez colorée. J'ai l'impression d'avoir alterner sérieux et bêtise pendant ces années. Je voudrais juste dire que je pense que l'on peut s'amuser avec le folklore carabin sans pour autant cultiver les horreurs décrites que je ne cautionne pas non plus. Encore une fois et pour beaucoup de choses le spectre est large.
Je comprends votre colère et je trouve votre argumentation très bonne. (surtout l'argument de la proximité de la mort bla bla bla). Y'a pas beaucoup de médecins (spécialistes/hospitaliers/universitaires) présents quand le patient décède.
Mais j'ai deux questions :
- à propos de la liberté d'expression "carabine", j'aime bien les petits graffitis qui reprennent des "bons mots" ou des petits dialogues, parfois écrits sur les murs des internats. Je conçois que ça puisse être caractérisé comme de la dégradation, moi je trouve ça plutôt marrant. Au fil des années, c'est un peu l'histoire de ceux qui sont passés là qui s'écrit... J'ai presque envie d'écrire le mot culture pour parler d'un groupe. Est-ce une culture de gosses de riche qui se roulent dans la fange pour faire semblant ? peut-être un peu. Mais est-ce gênant ?
- j'en viens à ma deuxième question/remarque. Plus globalement, n'est-ce pas toute forme de violence qu'il faudrait savoir réprimer ? Moi je trouve qu'il y a de la violence dans certaines caricatures (d'actualités ou pas), que l'humour par le truchement de la moquerie peut blesser, etc. La liberté d'expression ne doit pas être une excuse pour offenser à tout va. Je pense que le monde se porterait mieux si tout à chacun diminuer drastiquement la dose de violence qu'il impose aux autres. Mais est-ce qu'il n'y a pas quelque chose d'ambivalent en nous qui cherche cette violence plutôt que de la regarder droit dans les yeux en la refusant ?
Je suis tout à fait d'accord avec vous sur la deuxième remarque : vivre en société, c'est s'interroger aussi sur la manière dont on blesse ou non les autres ; s'élever contre le pouvoir, c'est une chose ; faire des remarques blessantes pour des personnes qui n'ont aucun pouvoir sur vous (voire, sur qui on en a), c'est très différent. Notre tendance à la brutalisation des autres (par les mots) est un problème sérieux, et on n'aura jamais fini d'y réfléchir.
SupprimerPour la première remarque, à propos des graffitis et des commentaires : en Angleterre, en Amérique du Nord, il y a des "Bulletin Boards" (des panneaux) d'expression libre et non censurée dans les universités. Les étudiants publient (ils y sont invités et aidés) des revues où ils écrivent ce qu'ils veulent. Ils ont des lieux réservés pour tagger, peindre, faire du théâtre en toute liberté. Qui n'empiètent pas sur les lieux de partage communs à tous. En France, on n'a pas le même respect pour les étudiants, qu'on abandonne à eux-mêmes, parfois pour le pire...
Il n'en reste pas moins que M.T. a lancé une fatwa contre les auteurs de la fresque qui, rappelons-le, a été peinte il y a 15 ans !
RépondreSupprimerJe ne suis pas M.T., je n'ai pas lancé de fatwa et mon texte n'a pas pour but d'inciter à la haine, mais à la réflexion et à l'action future, pas à la stigmatisation et punition des faits du passé.
SupprimerMerci pour votre article.
RépondreSupprimerLorsque j'ai vu cette fresque et les commentaires qui y étaient associés (les réseaux sociaux ne nous laissent pas de répit!) j'avoue n'avoir plus su que penser.
D'un côté mon aversion pour l'expression du dominant présumé (sexisme, racisme, etc.) me faisait me dire qu'on ne pouvait pas imposer cela en salle de garde; d'un autre côté le droit à la liberté d'expression et à la coutume fichait une claque à ma "bienpensance".
Et puis je me suis dit "quand même, tout ne s'excuse pas".
Et puis j'ai lu votre article. Et quel fût mon soulagement. D'une part parce que j'ai encore expliqué hier que la liberté d'expression c'est de pouvoir dire/dessiner/écrire ce que l'on veut, que l'on ressent, mais que ceux à qui ça déplaît peuvent aussi ne pas écouter/voir/lire. (Je n'ai pas à imposer ma façon de voir les choses à ceux qui n'ont pas envie d'en prendre connaissance).
Et puis ça m'a rappelé un point qui a été soulevé quand j'ai fait mes études de mécanique, à 19 ans. Moi, une fille. Et bien chez Renault les calendriers pour mécanicien représentant des bimbos avec des gros seins dans des positions suggestives, porno et humiliantes (souvent les trois en même temps) étaient interdits. L'on m'a raconté que ça a été compliqué parce que "franchement, c'est du folklore, ça veut pas dire que c'est comme ça qu'on les voit, les femmes, faut avoir un peu d'humour". Mais non. On féminise les équipes, on féminise les professions, on doit respecter les personnes évoluant dans les ateliers et peut-être réfléchir à la vision qu'on a de ces personnes et à l'image que ça leur renvoie sur nous et sur elles-même.
Alors pas de photos de gros seins dans les ateliers. Si tu veux mater du porno, tu le fais chez toi, dans ta voiture, dans ton vestiaire. Mais pas sur les murs de l'atelier.
Aujourd'hui, les calendriers de mécano existent probablement toujours, mais c'est rare d'en voir affichés à la vue de tous (et tant mieux!). Parce qu'on a réalisé que oui, c'est dégradant et que non, c'est pas juste la culture "mécano et poids-lourds".
Alors il serait peut-être temps que notre élite médicale (entre autre) ait aussi le courage de prendre du recul sur le message véhiculé et imposé à tous.tes et déplace - à tout le moins - ces moyens d'expression que je ne rejette pas, mais qui n'ont pas à être imposés à ceux qui à qui ça ne parle pas.
Merci de ce commentaire et de l'exemple que vous donnez des mécanos. C'est exactement ça. Je serais tenté de dire qu'il est probablement plus "naturel" pour des ouvriers de se mettre à penser ainsi (et à évoluer) que pour des médecins, parce que les médecins ont furieusement tendance à se croire supérieurs à tout le monde, mais ce serait probablement exagéré de ma part. Enfin, je suis tenté, quand même...
SupprimerJe suis assez surpris qu'il ne soit fait à aucun moment mention d'un fait particulier concernant ces fresques des salles de garde des hôpitaux : les personnages représentés sont souvent des chefs de service.
RépondreSupprimerJe dis cela car je pense qu'il y a un sens donné à ces fresques qui est ici occulté, et qui me parait pourtant important : les chefs y sont représenté via des caricatures grotesques et lubriques (je ne tiens pas à minimiser le sexisme dont elles font preuve et qui est une évidence, et est en grande partie du à l'écrasante majorité d'hommes qui exerçaient ce métier il y a fort longtemps et aura réussi à imprimer sa marque de fabrique paternaliste et mysogyne dans les esprits jusqu'à aujourd'hui), qui, à mon sens, visaient à les désacraliser et les rendre aussi humain que nous : nu(e)s, et baisant. C'est en tout cas ce que je vois sur les fresques des salles de garde dans lesquelles je déjeune fréquemment, et que d'ailleurs plus personne ne regarde avec étonnement, ni offense, puisqu'elles sont là pour la quasi totalité depuis plus de 10 voire 15 ans (ce qui n'excuse rien pour autant, je le sais). Je reconnais encore quelques chefs de service qui figurent dessus d'ailleurs, et cela me fait malgré tout rire, sachant que c'est le sens premier de ces fresques, se détendre. Bien évidemment il est regrettable de constater leur sexisme, leur bêtise et certaines scènes qui représentent très clairement un viol (la femme victime y est toujours dessinée avec un grand sourire, notons ce paradoxe effroyable), mais malgré tout, leur but initial aura été non pas d'être un exutoire contre la mort et la maladie (excuse d'une bêtise sans nom), mais un exutoire tout court, grivois et crétin, mettant en scène ces chefs qui "gouvernent", ou gouvernaient, étant donné l'age des fresques maintenant, les gens qui les peignaient.
Merci de rappeler cette évidence !!! J'ai toujours trouvé "nos" fresques d'un infâme mauvais goût mais je suis atterré de voir les réactions - notamment celle de M.Winckler - au premier degré. Oui les études de médecine c'est de la merde (désolé), oui les internes se comportent parfois comme des crétins, oui les fresques sont moches et de mauvais goût et sexistes et paternalistes, MAIS tout ça n'est que de l'expression d'un humour certes bas de plafond mais tout de même distancié. J'ai passé assez d'années dans ces sordides Internats, je n'ai jamais vu AUCUNE scène REELLE d'agression sexuelle, de violence, d'humiliation etc. Je ne dis pas que ça n'existe jamais (tout est hélas possible), et encore moins que ce serait défendable, mais c'est juste la réalité. La polémique actuelle est totalement superposable avec celle accusant de racisme les caricaturistes du prophète... Elevons-nous au dessus de ça, par pitié !!!
SupprimerEt moi, j'ai reçu les confidences de victimes d'agressions sexuelles pendant des bizutages et des "tonus". Alors, bien sûr, ces scènes-là n'ont pas été représentées...
SupprimerMerci beaucoup d'avoir écrit cet article.
RépondreSupprimerJe découvre ton texte.
RépondreSupprimerJ'ai toujours été mal à l'aise durant mes études par certaines attitudes du corps médical .
Cette histoire m'a rendu mal à l'aise sans trouver les mots.
Tu as mis les mots sur mon malaise et je t'en remercie
Que d'emballements... oui, il y a eu, il y a et malheureusement il y aura encore du sexisme dans la santé, au milieu d'autres maux tout aussi inacceptables et à tenter d'éradiquer...
RépondreSupprimerMais ce n'est pas le sujet : ce dessin est issu d'une BD type superheros Porn, il date de 1996 http://www.toonsfantasy.com/superheroes-central/big/39.jpg Cette copie murale effectuée quelques années après dans un internat (!), évolutive grâce aux bulles rajoutées, est désormais effacée (https://ww10151629044162022.1073741826.641787021w.facebook.com/photo.php?fbid=10153078182132022&set=a.&type=1&pnref=story) sous prétexte de bulles qui auraient offensé notre ministre et, en gros, d'apologie du viol. Alors que franchement, Wonder Woman n'est pas du genre à se laisser violer par ses potes Avengers... http://justiceleague.hentia.co.cprn.me/wp-content/uploads/sites/18/2013/12/hentai-justice-league-avengers4.jpg
Jetez un oeil au contexte de cette vignette, au hasard http://justiceleague.hentia.co/?s=wonder+woman Ce n'est pas carabin, c'est humain, une désacralisation des icônes Marvel et autres... Tintin en a fait les frais, comme plein d'autres...cela a commencé dès les débuts de la BD, par ex avec Popeye, dans les années 30, des petits livrets comme celui-ci circulaient sous le manteau... http://a404.idata.over-blog.com/1/42/13/97/dessins-eros2/toons/toons2/popeye3.jpg
Donc pourquoi l'effacer et ne pas se contenter d'effacer le contenu des bulles...sans forcément négliger leur message... la médecine française doit évoluer, la formation aussi, tellement... mais vers quoi, pour qui et avec qui ?
Voir les patient(e)s comme un tas de viande... Et puis quoi, ça represente quoi? Des étudiants qui font "mumuse" avec une patiente sous anestesie général... Car ça aussi c'est une realité bien caché de la profession... "s'amuser" avec les patientes sous anestesie... Si au réveil tu te sent super mal et que tu font en l'armes sans raison... Faut pas chercher plus loin, tu viens de subir un viole quand tu étais endormie...
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour cet article.
RépondreSupprimerUne précision : selon un article de Libé (URL ci-dessous), l'avocat de l'association des internes de Clermont-Ferrand a déclaré :
"Wonder Woman ne représente pas la ministre mais une interne en médecine qui est MISE EN GARDE si elle ne s’informe pas sur la loi santé. "
Tous ces petits machos n'arrêtent pas de nous dire qu'il ne s'agit absolument pas d'un viol. Mais alors, pourquoi, si c'est juste de la sexualité "neutre" "sans violence", etc, pourquoi on utilise cette représentation pour "METTRE EN GARDE" ? Pourquoi cet aspect punitif ?
Purée, mais ils ont quoi dans la tête ? Ils ont conscience que parmi les internes femmes, un certain pourcentage a forcément été victimes de viol ? C'est absolument effrayant...
http://www.liberation.fr/societe/2015/01/19/la-fresque-du-chu-de-clermont-ferrand-fait-un-tolle_1183939
Bonjour,
RépondreSupprimerJ'adore les musées, en particulier ceux exposant de la peinture, mais il m'est souvent arrivé d'être choquée par des tableaux. Pour autant je n'ai pas demandé à les faire décrocher, car je sais que le monde ne tourne pas autour de mon nombril, et que d'autres apprécient ces œuvres.
Cependant, si je me retrouvais, par la force des choses, à travailler quotidiennement dans des salles remplies d'art me mettant mal à l'aise, serait-il alors légitime de censurer les dites œuvres pour mon confort personnel ? (dont des tableaux classiques classés monument historique ?). Je ne prétends pas détenir la vérité ni être sortie de la cuisse de Jupiter, mais je me dis que la meilleure solution serait de changer de salle, de travailler dans une salle qui me convienne d'avantage.
Ca ne signifie pas non plus qu'on puisse m'obliger à faire quoique ce soit dans la nouvelle salle, et que je serais contrainte de me plier pour rester. Ca ne signifie pas non plus qu'on peut peindre qui on veut sur des murs visibles par pas mal de monde.
Donc autant je comprends que ces dessins peuvent choquer, autant je ne comprends pas qu'on veuille les censurer, car non on opprime personne (dans la mesure où ce qui est représenté n'est pas un viol, ou autres faits violents). Ou alors le sommeil de Courbet m'opprime. Par contre très clairement je désapprouve ceux qui dépeignent de vrais personnes sur les dîtes fresques, car là effectivement on humilie et on opprime quelqu'un, autant que le sexisme humilie et frappe.
Comme dit précédemment, si on ne veut pas manger à l'internat parce qu'on aime pas les dessins, on n'y mange pas, on va pas nous mépriser pour autant et nous traiter d'un coup comme des sous-médecins. Et c'est pas les solutions qui manquent pour manger ailleurs, honnêtement. Et ca ne veut pas non plus dire qu'on est forcé de se plier à l'économe si on a fait une gaffe, et de faire des trucs crades (se déshabiller ou autre). Après pour les règles (pour les non connaisseurs), c'est s'assoir à coté du dernier assis et ne pas parler de patient et de médecine à table. Ca s'apparente plus à des règles de politesse qu'aux volontés d'une secte obscure et oppressante. D'ailleurs c'est pareil à table chez vous : vous ne vous asseyez pas à 3 km des gens avec lesquels vous mangez, et vous éviter les sujets scabreux ...
Je vous vois venir au passage, j'ose comparer les dites fresques avec des œuvres classiques admirées depuis des siècles. Je vous renvois aux vénus préhistoriques, je ne suis pas si téméraire pour juger de ce qui relève de l'art ou non ( et l'argument c'est "juste du sexe", et l'origine du monde qui a été peinte pour un libertin alors ?).
Voilà, en espérant avoir exposé clairement mon point de vue. Je précise d'avance mes conflits d’intérêt : je suis étudiante en médecine, féministe, et victime de viol (oui ca fait beaucoup mais c'est comme ca). Ca veut aussi dire que les arguments de type "vous vous mettez le doigt dans l’œil" vont me convaincre autant qu'une photo de haricots verts. Je suis jeune, certes, je n'ai pas beaucoup d'expérience, certes, mais personne n'est infaillible et à l'abri d'une erreur de raisonnement.
Merci de votre contribution et de votre témoignage. Je pense que sur le fond, nous sommes d'accord : car je ne suis pas favorable à la censure, je suis favorable au fait de redéfinir ce qui est ou non de l'ordre du "privé" et du "public" dans l'hôpital, et de s'interroger sur ce qu'on fait.
SupprimerLes internes qui se servent des locaux comme exutoire ne sont pas sans possibilité de s'exprimer et ils n'ont pas à le faire contre les autres. C'est une question de démocratie en lieu public. Et non une question d'art.
Car vous avez raison, l'art est une notion subjective. Mais alors, il ne faut pas arguer non plus qu'on 'doit' garder les fresques parce que c'est de l'art...
On en revient donc à ceci : les élèves d'un lycée ne sont pas autorisés à peindre ce qu'ils veulent sur les murs ; les étudiants des universités non plus ; les citoyens ne sont pas autorisés à peindre sur les murs publics ; pourquoi les médecins le seraient-ils et, surtout, pourquoi pourraient-ils le faire en peignant des fresques dont certaines sont manifestement sexistes et racistes (je vous renvoie à celles qui sont reprises sur l'article de Slate publié ces jours-ci - https://www.facebook.com/notes/marc-zaffran/les-m%C3%A9decins-et-le-rapport-aux-corps-pouvoir-sexisme-et-racisme/10152977515468150) sans que personne non seulement n'ait à y redire, ni même à les qualifier ? Il n'y a aucune raison que des peintures faites par des médecins échappent à ce que personne d'autre n'est autorisé à faire. Le simple fait de considérer que les internes sont dans une zone de "non-droit", c'est à dire de liberté par rapport aux règles communes est, en lui-même, un problème. C'est cela qui m'importe, avant tout, de faire entendre. Et je ne suis pas sûr que vous soyez, fondamentalement, en conflit avec ça.
La France est aussi un pays où un gynécologue, le Dr André Hazout, a été condamné à 8 années de prison en février 2014 pour viols et agressions sexuelles de patientes après avoir été protégé pendant deux décennies par l’ordre des médecins intimidant des patientes qui se plaignaient mais aussi par la complicité passive de tant de confrères qui entendaient des plaintes de patientes (l’un d’eux osera déclarer aux journalistes télévisuels qui l’enregistraient en vidéo qu’il ne se sentait pas l’âme d’un dénonciateur…). Il s’agit de faits publics après un procès d’assises.
RépondreSupprimerL’ordre des médecins a été condamné par la cour administrative d’appel de Paris le 12 10 2012 pour ne pas avoir organisé de conseils de discipline avant que le Dr Hazout n’ait eu la faiblesse d’agresser l’épouse d’un confrère, le Dr Hervé Poitevin qui obtiendra enfin la tenue d’un conseil de discipline.
« Que croyez-vous qu’il arrivât ? » le Dr Hazout sera absout et le Dr Poitevin se verra, lui, soumis à un conseil de discipline qui le condamnera à un blâme pour avoir mis en doute la présomption d’innocence du Dr Hazout mis en examen pour viols de patientes en recherchant sur Internet des témoignages de victimes autres que son épouse…
Vos admirateurs médecins français sur twitter, toujours prompts à vous accompagner dans la défense des femmes contre l’examen gynécologique ou la pilule anticonceptionnelle trop systématiquement prescrite, ne se sont a particulièrement distingués au moment du procès d’assises du Dr Hazout en refusant de traiter du problème quand je les sollicitais. Le plus plaisant me répondit qu’il se trouvait sous les tropiques, qu’il ne s’agissait que d’un fait divers (20 ans de soutien à un violeur par l’instance chargée de la déontologie médicale et il cesserait s’agit d’un fait divers…), qu’il ne commentait jamais les faits divers et n’appréciais pas que je cherche à lui dicter un sujet de discussion. La moins désagréable des femmes médecins prit la peine de me répondre que ;subissant elle-même les affres de la procréation assistée, elle se considérait comme agressée par une question sur l’affaire Hazout. D’autres m’accusèrent de maladie mentale…
Cette tolérance française pour les agressions sexuelles dépasse le milieu médical et les français peuvent remercier le procureur de New York qui leur avait appris que DSK n’était pas au-dessus des lois. Lors du procès d’assises, avant de déjeuner avec une des plaignantes reconnue victime de viol, j’ai assisté personnellement à la plaidoirie d’un ténor du barreau parisien prétendant que le Dr Hazout étant capable comme personne retraiter la stérilité, s’il fallait faire l’amour avec le praticien pour avoir un enfant et bien cela aurait été un contrat comme un autre. Ceci sans s’attirer plus de commentaire du président que son assistante qui auparavant avait plaidé que le viol aurait supposé une violence physique effrayante et une pour que la qualification soit retenue tandis qu’un praticien introduisant son sexe au lieu du speculum attendu dans le vagin d’une femme n’aurait pas commis de viol. En Grande-Bretagne un avocat qui osa accuser une victime mineure d’avoir aguichée un agresseur sexuel est désormais interdit de plaider dans toute affaire sexuelle et a été désavoué par sa hiérarchie et le premier ministre.
Puisque on en est à parler de censure de l'art, du public et du privé, voici un nouvel élément de reflexion sur le sujet :
RépondreSupprimerhttp://www.ouest-france.fr/facebook-ejecte-de-facebook-pour-avoir-poste-lorigine-du-monde-3134163
bonjour, j'ai lu votre article sur FB (j'aurais voulu réagir directement là-bas, mais j'ignore comment le faire, donc je le fais ici, désolée), et je voulais dire que je ne pense pas forcément que ce soit l'objectivisation des corps qui en médecine fait que des étudiants se permettent de peindre des fresques pornographiques dans les salles de garde. Car enfin, quelle excuse ont alors les mécaniciens donnés dans l'exemple d'Amandine (la pornographie ouverte sous la forme de calendrier dans un garage, se retrouve aussi sous forme de patch dans certaines unités de l'armée, et c'était quelque chose dont j'avais maladroitement essayé de parler dans un de mes textes : http://tsukiexperienceblog.blogspot.fr/2013/10/le-role-de-lhumour-dans-la-misogynie.html) ?
RépondreSupprimerPas surprise d'entendre que dans cet internat de Clermont-Ferrand où a été prise la photo de fresque porno geek postée sur internet accompagnée de menaces contre la ministre de la santé une interne avait récemment porté plainte pour viol et le doyen entendait des médecins lui raconter que la plaignante devait être saoule et avoir consenti sans le savoir ... http://www.liberation.fr/societe/2015/01/23/clermont-ferrand-les-etudiants-mettent-tout-sur-le-meme-plan-le-cul-comme-les-resultats-aux-examens_1186947
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe tenais simplement à vous rappeler que la pornographie ne s'affiche pas que dans les salles de gardes. Par exemple chez les marchands de journaux, lui public s'il en ai, par l'intermédiaire de revues qui sont exposé souvent en hauteur, à l'écart des autres pour protéger les esprits les plus fragiles. Mais qui mal grès tout reste accessible au regards les plus insistants (un peu comme certain type de salles en fait).
Je pose donc la question au fervent défenseur de la liberté d'expression que vous êtes, faut-il supprimer les revues pornographiques des bureaux de tabac et autres marchands de journaux?
Remarquez que ,dans cette parabole, l'on peu aisément changer l'intitulé "revue pornographiques" par "Charlie Hebdo" dont les unes peuvent se montré violentes pour certaines personnes, vous vous en serez rendu compte.
De plus tout votre argumentaire repose sur l'axiome que la pornographie dégage une image violente ,argument tout a fait valable, et qu'il faut donc à tous prix la supprimer de la sphère publique pour n'offenser personne ce que je trouve un peu extrême (et très utopique);
Il existe dans la culture et la philosophie orientale une notion bien trop absente de notre manichéisme occidentale( pour ne pas dire anglo-saxon), celle de l'équilibre. L'harmonie entre deux extrêmes qui garantis une certaine stabilité autrement impossible à obtenir.
Dans notre cas l'un des extrêmes serait d’afficher des scènes de cul partout et l'autre ,vous l'aurez compris, est celui plutôt proche de votre position.
Vous me faites pensez à l'homme qui demanda un jour aux chutes Victoria de faire moins de bruits car cela l’empêchait d'admiré leur beauté.
Le compromis est un des moyen pour viser cet équilibre. C'est pas une dizaines de fresques graveleuses qui pervertira toute la profession d'un pays.
Merci beaucoup pour cet article.
RépondreSupprimerJe suis une femme médecin, j'ai été violée dans mon enfance. Ces fresques m'ont toujours fait ressentir dégoût et colère. Je me sentais aussi agressée par ces dessins. Je suis absolument pour la liberté d'expression, mais j'aurais préféré qu'on ne m'impose pas de regarder toutes ces images dégradantes.
Merci pour cet article très intéressant, qui permet de réfléchir à la problématique de la liberté d'expression. En revanche, le contenu auquel renvoie le lien sur "et je ne suis pas le seul médecin formé en France à souligner ce sexisme ordinaire" me paraît non pertinent (et assez discutable) : il s'agit d'un article sur l'assassinat des journalistes de Charlie Hebdo, sur un site suisse qui semble relever de la nébuleuse "complotiste". Peut-être s'agit-il d'une erreur ?
RépondreSupprimerEffectivement, il s'agissait d'une erreur, et ça a été corrigé. Merci de me l'avoir signalé !
SupprimerL'aveu qu'il s'agissait bien de la transformation du porno geek en scène de viol collectif d'une interne -dans une salle de garde où un interne se plaint d'avoir été violée en 2014:
RépondreSupprimerhttp://www.lamontagne.fr/accueil/brightcove/2015/01/22/soutien-massif-pour-l-interne-diffuseur-de-la-fresque-du-chu_94005496993001.html
On comprend le doyen qui s'inquiète de l'éthique de ses troupes, notamment parce que l'interne violée est accusée d'avoir été ivre et que donc (selon ces gens qui sont médecins), il serait impossible de savoir si en réalité elle n'était pas consentante:
http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/2015/01/23/jean-chazal-les-internes-ont-perdu-le-sens-de-la-morale_11302164.html
@maitreTi a tweeté: "C'est dur d'être soigné par des cons" et @KarimIBZT que cela pose des problèmes sur l'accueil médical des femmes violées.
Martin Winckler
RépondreSupprimerQue de développements
Ne serait-ce pas un signe de mécanismes de défense
Les personnages sont des héros de Comics
Tout comme les personnages de la mythologie grecque sont des héros des dieux ou des titans
Cette scène est donc pour moi
la représentation d'une bacchanale
Elle ne parle pas du patent mais du latent
Que vous le vouliez ou non tous ces désirs sont dans notre psyché
Comme le sont aussi tous nos désirs de mort...
L'homme de bien fait en rêve ce que le brigand fait en réalité ( Socrate)
Amitiés
Jacques Lemoine
Chirurgien Orthopédiste
Bonsoir,
RépondreSupprimerMerci d'avoir écrit ce texte! Je suis une femme médecin, je me suis installée en libéral pour fuir l'hôpital et ses conventions. Je n'ai jamais aimé les salles de garde, je n'y ai jamais été à l'aise, j'ai toujours eu horreur de ses dessins qui m'étaient imposés durant mes repas quand j'étais externe à Paris. Mais il fallait trouver ça "bien" voire "drole", "amusant", "normal", comme être la troisième externe à faire un toucher rectal à un patient qui a un cancer de la prostate et qui souffre parce que mon interne d'uro l'exige (un homme bien sur...) Je n'ai jamais été certaine que mon apprentissage était ce qui l'intéressait le plus dans ce geste... J'ai toujours eu une peur bleue des tonus parce que les couloirs parlent et qu'ils laissent échapper parfois des "des filles se font violer pendant les tonus". Je n'ai jamais aimé l'esprit machiste arriéré des étudiants en médecine ou une fille qui couche c'est un salope, une fille qui couche pas c'est une salope... frigide! Lamentable et écoeurant. Pardon pour les mots utilisés...
Alors Merci, Merci d'avoir écrit cela, pour tous ceux que la mentalité stupide des carabins écrase. Les médecins qui l'ont fait sont beaucoup trop rares...
Ces fresques ont une fonction bien précisé, faire fuire les personnes qui ne se soumettent pas a la tradition misogyne, homophobe et raciste des confréries masculines. La comparaison avec les calendrier porno de garagistes est tres juste. Dans le haut de la hiérarchie médicale les femmes ne sont pas les bienvenu et ces fresques font parti des moyens pour tenir les femmes à l'écart (je dit les femmes car ce sont surtout elles qui sont avilie dans la sexualité traditionnelle et ce sont elles qui ont plus de risque d'avoir subit viols et agressions sexuelles) . Car si vous êtes mal a l'aise devant ces images de sexualité vous allez vous mettre à l'écart et vous sortez alors du groupe et des aventagée qu'il confère. Si vous restez à la salle des internes vous êtes miru connu, plus soutenu par les confrères et vous avez plus de vhances de devenir une grosse légume qui dicte sa loi au service puis a l'ordre des médecins. Les témoignages de femmes médecins poster ici sont tres parlant. Devenir libéral car on ne veut pas revivre les traumatismes passé lors de chaque repas...
RépondreSupprimerCes fresque sont un outil patriarcale d'exclusion des femmes et il est fondamentale qu'elles disparaissent.
Comment exprimer ma reconnaissance? Merci, merci pour votre travail, pour votre réflexion. Et pour le temps que vous prenez pour en faire part. Votre voix est extrêmement importante, elle compte pour tant d'entre nous, dans ce monde où la violence prend souvent toute la place. Merci aussi de ne pas vous laisser décourager. Avec amitié. Marie
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