C'est l'histoire d'un
interne. Appelons le C.
Il s'occupe de moi depuis mon entrée et son attitude est de pire en pire. Je suis exigeante allez vous me dire ? Si attendre qu'on me respecte en tant qu'être humain et femme c'est être exigeante, alors oui, je le suis.
C'est donc l'histoire de C; à la démarche nonchalante, au regard noir et perçant, C, que je m'étais promis de ne pas malmener comme l'interne du mois de juillet. J'avais décidé, cette fois, d'être bienveillante.
C, c'est l'interne que je vois tous les matins pour une auscultation et faire un point. C'est le mec qui pose des questions et ne prend pas la peine d'écouter les réponses. Ce qui a le don de m'énerver mais j'ai décidé d'être bienveillante hein.... Alors je laisse couler.
C, c'est l'apprenti médecin qui a la palpation du ventre assez "musclée". Il sait que tu as mal là mais il vérifie ! Et plusieurs fois ! En augmentant la pression ! Certainement pour voir si c'est bien là que ça te fait mal. Il débarque parfois avec son gentil externe qu'il doit sans aucun doute considérer comme son valet ou son esclave (j'ai un doute) vu le ton qu'il emploie lorsqu'il s'adresse à lui.
C, c'est aussi le type à qui tu dis tout.... T'es bien obligée c'est le seul médecin que tu vois et c'est lui qui a la main sur tes prescriptions de médicaments. Alors quand il te demande " le transit ?" (ah oui.... C a du mal à mettre des verbes dans une phrases, il n'a pas que ça a faire, il est interne bordel !)
Il s'occupe de moi depuis mon entrée et son attitude est de pire en pire. Je suis exigeante allez vous me dire ? Si attendre qu'on me respecte en tant qu'être humain et femme c'est être exigeante, alors oui, je le suis.
C'est donc l'histoire de C; à la démarche nonchalante, au regard noir et perçant, C, que je m'étais promis de ne pas malmener comme l'interne du mois de juillet. J'avais décidé, cette fois, d'être bienveillante.
C, c'est l'interne que je vois tous les matins pour une auscultation et faire un point. C'est le mec qui pose des questions et ne prend pas la peine d'écouter les réponses. Ce qui a le don de m'énerver mais j'ai décidé d'être bienveillante hein.... Alors je laisse couler.
C, c'est l'apprenti médecin qui a la palpation du ventre assez "musclée". Il sait que tu as mal là mais il vérifie ! Et plusieurs fois ! En augmentant la pression ! Certainement pour voir si c'est bien là que ça te fait mal. Il débarque parfois avec son gentil externe qu'il doit sans aucun doute considérer comme son valet ou son esclave (j'ai un doute) vu le ton qu'il emploie lorsqu'il s'adresse à lui.
C, c'est aussi le type à qui tu dis tout.... T'es bien obligée c'est le seul médecin que tu vois et c'est lui qui a la main sur tes prescriptions de médicaments. Alors quand il te demande " le transit ?" (ah oui.... C a du mal à mettre des verbes dans une phrases, il n'a pas que ça a faire, il est interne bordel !)
Tu lui réponds que la période de constipation du départ
est réglée et que tu te sens soulagée. Et lui de te répondre, " ok je vais
regarder votre anus, allongez-vous fesses face à la fenêtre pour la lumière
". Mais toi, tellement estomaquée face à cette.... ???? Cette demande ?
Nooooon, cet ordre, cette injonction... Oui toi, tu ne dis rien tu mets ton cul
à l'air face à la fenêtre et tu sens l'humiliation palpable dans la pièce.
Pourquoi cet examen ? Toi tu ne le sauras jamais, mais C il sait lui pourquoi !
Et puis toi, finalement t'es plus à une humiliation de plus : les pertes de
sang, les hémorroïdes, la sonde urinaire, les caillots de sang..... T'es plus à
"ça" près.
Et donc tu continues à voir C tous les jours en te récitant ce mantra mentalement "il est interne, c'est un bébé médecin, il apprend, tu es bienveillante".
C c'est donc le type qui ce matin a fini par me faire déboulonner. La mucite* augmente de jour en jour et, malgré la morphine, les douleurs dans la bouche sont bien là. Comme tous les matins, il rentre dans la chambre " Bonjour Madame, comment allez vous ? " (soit dit en passant, on ne revient pas sur le fait que je trouve cette question complètement débile venant de la part d'un médecin.... J'en ai déjà parlé).
Je lui explique donc que la mucite prend de l'ampleur et que c'est douloureux. Il se munit donc de sa lampe de poche et me demande d'ouvrir la bouche. Avant de m'exécuter, je prends le temps de lui expliquer que j'ai très mal et que je ne suis plus en mesure d'ouvrir la bouche en grand. Je fais quand même de mon mieux.
Il regarde et me demande d'ouvrir la bouche plus grand. Je tente et je lui explique à nouveau que ce n'est pas possible pour moi. "Mais si Madame, vous allez faire un effort ! Vous allez ouvrir la bouche plus grand" Tout ça à 20 cm de mon visage, les yeux dans les yeux sur un ton à la fois condescendant et infantilisant. J'ai fini par lui dire sur un ton très ferme que non ce n'était pas possible !!!!!
Il est resté me regarder droit dans les yeux un long moment avant de capituler. J'étais tétanisée de peur et dans une colère extrême. Il a repris son auscultation sur un ton neutre comme si rien ne s'était passé.
Voilà l'histoire de C. Voilà mon histoire....
Mais c'est encore moi qui doit être trop exigeante. Cette fois je ne laisserai pas pourrir le truc. Dans un premier temps, je copie colle ce texte et l'envoie comme témoignage à Baptiste Beaulieu
Demain, je l'attends de pied ferme C pour lui dire ma façon de penser. Et selon sa réaction, je demanderai à voir un vrai médecin.
(Janvier 2019)
Et donc tu continues à voir C tous les jours en te récitant ce mantra mentalement "il est interne, c'est un bébé médecin, il apprend, tu es bienveillante".
C c'est donc le type qui ce matin a fini par me faire déboulonner. La mucite* augmente de jour en jour et, malgré la morphine, les douleurs dans la bouche sont bien là. Comme tous les matins, il rentre dans la chambre " Bonjour Madame, comment allez vous ? " (soit dit en passant, on ne revient pas sur le fait que je trouve cette question complètement débile venant de la part d'un médecin.... J'en ai déjà parlé).
Je lui explique donc que la mucite prend de l'ampleur et que c'est douloureux. Il se munit donc de sa lampe de poche et me demande d'ouvrir la bouche. Avant de m'exécuter, je prends le temps de lui expliquer que j'ai très mal et que je ne suis plus en mesure d'ouvrir la bouche en grand. Je fais quand même de mon mieux.
Il regarde et me demande d'ouvrir la bouche plus grand. Je tente et je lui explique à nouveau que ce n'est pas possible pour moi. "Mais si Madame, vous allez faire un effort ! Vous allez ouvrir la bouche plus grand" Tout ça à 20 cm de mon visage, les yeux dans les yeux sur un ton à la fois condescendant et infantilisant. J'ai fini par lui dire sur un ton très ferme que non ce n'était pas possible !!!!!
Il est resté me regarder droit dans les yeux un long moment avant de capituler. J'étais tétanisée de peur et dans une colère extrême. Il a repris son auscultation sur un ton neutre comme si rien ne s'était passé.
Voilà l'histoire de C. Voilà mon histoire....
Mais c'est encore moi qui doit être trop exigeante. Cette fois je ne laisserai pas pourrir le truc. Dans un premier temps, je copie colle ce texte et l'envoie comme témoignage à Baptiste Beaulieu
Demain, je l'attends de pied ferme C pour lui dire ma façon de penser. Et selon sa réaction, je demanderai à voir un vrai médecin.
(Janvier 2019)
* Mucite : inflammation des muqueuses, le revêtement intérieur des organes du corps (en particulier du tube digestif). Elle est fréquemment provoquée par les traitements anticancéreux.
C'est un samedi, accident de jardinage, pas de gants mais un sécateur bien tranchant et le bout de mon index part dans les glaïeuls.
RépondreSupprimerLavage, pansement compressif, urgences. Carte vitale et une aimable infirmière qui défait avec délicatesse mon pansement improvisé et me repose un autre pansement après que le médecin ait bien examiné et conclut: "pas besoin de recoudre, le bout du muscle et la peau vont se régénérer tous seuls". Pansement humide en attendant.
C'est le dimanche et entre temps le saignement a bien repris. Pansement pas assez serré? Qui sait. Pas de bol, je suis tombé sur l'interne de garde qui semble vouloir montrer aux infirmières effarées que lui est un mâle alpha, un vrai! Et que je tire comme un taré sur le pansement comme s'il voulait m'arracher le doigt. Sans même le détremper. Je grogne, il sourit l'air de dire "chochotte!". Puis il se barre, laissant l'infirmière faire le pansement. Infirmière qui procède avec la plus grande délicatesse. Et me dit d'attendre le retour de l'interne, pour l'ordonnance. Grand crétin finit par revenir:
- "vous êtes encore là, vous?!"
- "ben l'infirmière m'a dit de vous attendre pour l'ordonnance".
- "vous verrez ça avec votre généraliste, pas que ça à f...!".
J'espère qu'un jour un interne de ce type, le mien ou le votre, se trouvera dans une situation similaire. Où on lui demandera de mettre son cul à l'air pour pincer ses hémorroïdes devant un parterre d'étudiants. Ou alors qu'un gentil dentiste lui arrachera une dent mal anesthésiée et devant ses cris ricanera en disant "chochotte". Peut-être qu'il comprendra. Ou pas.
Oui, ça aussi c'est de la maltraitance ordinaire. Merci d'avoir apporté votre témoignage. Il n'y a pas de petite brutalité.
RépondreSupprimerHospitalisée suite à un cancer, j'ai vécu pas mal de maltraitances. Première opération : hystérectomie élargie. La rencontre avec le chirurgien a été assez compliquée, personnage froid, expliquant très peu, très intéressé par ma mutuelle, mes finances. Puis rencontre avec le médecin anesthésiste, désagréable au possible, qui me dit en voyant ma prise de sang l'air étonnée "vous êtes en bonne santé", je lui ai répondu qu'à part un cancer ça allait ! pfff là elle est devenue désagréable pour de bon quand je lui ai parlé de mes craintes pour la rachi anesthésie, elle m'a parlé comme à une gamine en m'expliquant sèchement comment je devais penser. Ensuite il y a eu l'hospitalisation, les infirmières qui vous gueulent dessus, ex : j'ai fais des malaises toute la journée qui a suivi mon réveil, une infirmière assez mal embouchée a passé son temps à me crier dans les oreilles que c'était juste du stress. Le lendemain elle me débinait devant le chirurgien en mettant mes malaises entre guillemets comme si je simulais. Le surlendemain j'apprenais que j'étais anémique et correct... Bref. 11 jours plus tard (là ça va être le festival) je retourne dans cette clinique suite à une mauvaise prise de sang (thrombocytose). Ma généraliste m'y envoie sans me faire de courrier, je me fais incendier par l'urgentiste qui me dit "je soigne des patients pas des résultats de labo" ils me mettent dans une salle et me font une pds, etc. Ils reviennent, me font passer un scanner thoracique, trouvent une embolie puis un autre scanner. Là un chirurgien déboule et me dit que je dois être opérée d'urgence, je fais une péritonite. Au réveil je m'aperçois que je n'ai pas de poche (comme me l'avait dit le chir) en fait il s'est trompé, ce n'était qu'un petit hématome. Je n'ai eu que ça comme informations, à chaque fois que je posais une question, on ne me répondait pas. J'ai passé 11 jours à la clinique, j'ai fait un iléus, eu le droit à une sonde gastrique. Donc à la pose, l'infirmière m'a engueulé parce que je bougeais la tête (inconsciemment) elle m'a attrapé violemment la tête pour finir de la poser. Celle qui me l'a enlevée a joué la dégoûtée devant moi. Cette même personne qui avait clairement une aversion envers moi et qui était dans un rapport de force permanent a mis plus d'une heure à m'amener mon premier petit déjeuner en 1 semaine (à cause de l'iléus et de la sonde je n'ai pas mangé du vendredi 14h au vendredi suivant) donc ce matin là, j'entends le chariot des petits dej derrière ma porte, la femme demande si elle peut me le servir, l'infirmière lui répond que non, le chirurgien doit passer et donner son accord avant. 5 min après le chir passe et donne son accord. J'entends tout de ma chambre vu le peu d'isolation et étant aux aguets. Au bout d'un petit quart d'heure, n'ayant vu personne, je bipe pour demander si je vais avoir à manger. L'infirmière me dit que oui et qu'elle arrive. 30 min plus tard rien, je re bipe. Là elle me dit qu'il n'y a plus de bols et repart en me disant qu'elle arrive. Son petit cirque a duré une bonne heure, je pleurais tellement j'en avais marre mais pas devant elle... Au bout d'un moment la femme qui nettoie les chambres est arrivé, là j'ai rappelé l'infirmière en lui disant (devant témoin) de laisser tomber le petit dej que j'attendrais le repas du midi. En 2 min, elle est revenue avec mon plateau. Aujourd'hui, je suis complètement traumatisée, dégoûtée, et je n'ai plus aucun respect pour ce milieu. J'ai décidé d'arrêter le suivi pour mon cancer, j'ai décidé également que je ne verrai plus jamais de médecins. Je préfère vivre moins longtemps et garder ce qu'il me reste de dignité. je n'ai jamais été autant infantilisée, maltraitée, insultée de ma vie. J'ai vécu un cauchemar. Je précise que le chirurgien m'a donné pour ma sortie un courrier pour ma généraliste bourré de mensonges concernant cette opération pour couvrir son erreur, et qu'il a gardé le scanner abdominal où il y avait une soit disant péritonite.
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